L’IME Jeannine Le Bouder inauguré à Minihy-Tréguier

Après deux ans de travaux, l’IME de Minihy-Tréguier a terminé sa cure de jouvence. Officiellement inauguré le 28 septembre, l'établissement du Trégor ouvre les portes d'un site réhabilité qui regroupe désormais tous les services et rebaptisé Jeannine Le Bouder, à l’origine de la création de l’établissement à la fin des années 60.

Binious, bombardes, guirlandes de fanions multicolores et plein de sourires ! C’est sous une belle météo automnale et au son de la musique traditionnelle du groupe Tribann que la foule d’invités a été accueillie pour l’inauguration du nouvel IME de Minihy-Tréguier. Un moment très attendu par tous : personnes accompagnées, familles, professionnels, élus…

« Aujourd’hui, nous tournons une page de l’histoire de l’IME, non sans émotion, a indiqué Annelyse Le Morvan, directrice du Dispositif enfance du Trégor, lors de son discours d’ouverture. Nous avons organisé le rapprochement des deux sites communément appelés Bihan et Braz pour évoluer dorénavant sous une seule et même entité, sur un seul site, permettant une connexion plus fluide et de meilleures interactions entre nous tous. Ces aménagements nous permettent d’améliorer la qualité de l’accompagnement (2000 mètres carrés de locaux supplémentaires) et des prestations proposées aux 90 enfants, adolescents et jeunes adultes accueillis. La localisation de l’IME au cœur de la cité permet de positionner l’établissement comme un véritable dispositif ouvert à et sur son environnement. Un dispositif propice au déploiement de partenariats pour des réponses coordonnées. »

Le faire ensemble est à construire

Pour Frédéric Gloro, directeur général de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor, « l’enjeu est d’abord et surtout l’avenir que la société va offrir aux personnes en situation de handicap. Comment le secteur adapté et la société vont travailler de concert pour permettre d’atteindre cet objectif ambitieux ? Tous les acteurs doivent aujourd’hui œuvrer dans ce sens et faire société. Notre association sera toujours partenaire de l’Éducation nationale et de l’ARS pour encourager cette transformation mais elle sera aussi un partenaire exigeant vers le chemin de la réussite de cette société. Le faire-ensemble reste véritablement à construire. Il n’est pas à sens unique. L’IME de Minihy-Tréguier est grand ouvert aux écoles et aux associations du territoire qui pourront constater que de nombreuses leçons de vie peuvent inspirées bien des actions pour le milieu scolaire et la vie associative. »

[caption id="attachment_7299" align="alignnone" width="1500"] Christian Vincent, président de l'Adapei-Nouelles Côtes d'Armor, lors du discours inaugural. © Photo : Loïc Tachon - © Photo de Une : @misspuckphotographe [/caption]

Avant que ne soit coupé le ruban tricolore, Christian Vincent, président de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor, a rendu un hommage appuyé à Jeannine Le Bouder sans laquelle l’établissement, qui porte désormais son nom, n’aurait pas pu voir le jour en 1967. « Son nom est indissociable de ce qui existe en termes d’établissements et de structures sur ce territoire. Madame Le Bouder était une femme d’exception et de caractère, soucieuse de venir en aide aux plus vulnérables, et porteuse de valeurs de solidarités. Elle aura eu cette capacité et cette force de mettre en synergie et de fédérer toutes les personnes pouvant apporter soutien, aide et compétences, au-delà des sensibilités et des opinions. »

Faisant le lien avec les propos de Frédéric Gloro, le président de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor a conclu son intervention en insistant sur le faire société. « Où que l’on soit, il y a des murs, neufs ou pas, et ils ne sont pas et ne doivent pas être les déterminants de faire société ou pas. A l’évidence, ce sont les interactions, les partages d’expériences, la reconnaissance de l’autre, qui nous feront grandir ensemble et pas à côté les uns des autres, au profit notamment de l’accompagnement des personnes handicapées et de leur qualité de vie. C’est cela faire société. C’est cette voie que nous a aussi montré Madame Le Bouder. »

A lire aussi : Jeannine Le Bouder, une femme d'exception et de caractère.

[caption id="attachment_7300" align="alignnone" width="1100"] Les musiciens du groupe Tribann de Trélévern ont accueilli les invités pour l'inauguration de l'IME Jeannine Le Bouder. © Photos : Loïc Tachon. [/caption] [caption id="attachment_7331" align="alignnone" width="1200"] Plus de 200 personnes ont assisté à l'inauguration du nouvel IME de Minihy-Tréguier.[/caption] [caption id="attachment_7304" align="alignnone" width="1200"] Ann Kristin Widem, éducatrice de l'IME, présente la section d'enfants ayant des troubles associés (SETA).[/caption] [caption id="attachment_7310" align="alignnone" width="1100"] Professionnels et personnes accompagnées de l'IME ont souri devant l'objectif pour une belle exposition photos ![/caption] [caption id="attachment_7305" align="alignnone" width="1100"] L'après-midi, les jeunes de l'IME et les professionnels ont assuré la visite de leurs nouveaux locaux.[/caption] [caption id="attachment_7303" align="alignnone" width="1100"] Pol, Janick et Michèle, tous les trois réunis dans l'enceinte du nouvel IME qui porte désormais le nom de leur maman.[/caption] [caption id="attachment_7302" align="alignnone" width="1100"] Vincent Gayic, éducateur spécialisé du Dispositif enfance du Trégor, échange avec l'un des jeunes de l'IME lors d'une visite. © Photos : Loïc Tachon. [/caption]

A Rospez, les cyclos gardent le coup de pédale solidaire

Entre l’AC Rospez et la section locale de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor, la belle histoire continue. Tous les ans depuis 1993, le club du Trégor reverse les bénéfices de la concentration cyclotouriste La Rospézienne. « Cette année encore, la trentième édition a remporté un franc succès avec 375 participants, rappelle Michel Plusquellec, président de l’AC Rospez. Nous avons toujours aidé cette association et nous pouvons compter sur les familles, notamment aux postes de ravitaillement et à la préparation des casse-croûtes. »

Un chèque de 1500€ a ainsi été remis à Marie-Claude Belleguic, parent de la section du Trégor Goëlo qui n’a pas manqué de saluer la générosité des bénévoles de l’AC Rospez et de rappeler que cet argent permettra d’améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap accompagnées au sein des établissements et services du Trégor.

[caption id="attachment_7278" align="alignnone" width="1431"] Les bénévoles de l’AC Rospez ont remis un chèque de 1500€ à la section parents du Trégor Goëlo.[/caption]

L’IME de Minihy-Tréguier porte le nom de Jeannine Le Bouder

Fraîchement inauguré après deux ans de travaux, l’IME de Minihy-Tréguier salue la mémoire de Jeannine Le Bouder, à l’origine de la création de l’établissement à la fin des années 60. Présent à ses côtés à l'époque, André Gacel, ancien directeur général de l’Adapei 22, témoigne de la forte personnalité de la Trégoroise, de son engagement et de son tempérament pour défendre la cause des personnes en situation de handicap.

« J’ai connu Jeannine Le Bouder tout de suite après mon arrivée à l’association des Papillons Blancs à Saint-Brieuc, en septembre 1965. Elle venait d'adhérer à l'association tout en étant, en tant qu’enseignante de l’Éducation Nationale, membre de I’APAJH.

Saint-Brieuc venait d’ouvrir le premier institut médico-pédagogique (IMP) pour essentiellement des enfants trisomiques. Des articles étaient parus dans la presse régionale, ce qui nous avait valu un très grand nombre de courriers de parents de tout le département. C’était une énorme découverte car rien, ni personne ne savait qu'il y avait autant de jeunes handicapés mentaux… Il n'y avait alors aucun moyen de les répertorier. Il n'y avait aucune aide et les écoles qui les refusaient à chaque rentrée scolaire n'avaient aucune obligation de les signaler ! »

Une militante, une battante

« Jeannine Le Bouder était de ces parents. Elle avait eu Claude, née trisomique, et elle s'était jurée de tout faire pour que sa fille puisse accéder à l'éducation et aux soins comme les autres enfants. Elle m'avait invité à une réunion au Centre culturel Ernest Renan à Tréguier pour présenter l'établissement de Saint-Brieuc. A la fin de la réunion, Jeannine Le Bouder se lève et propose à l'ensemble des participants de créer un nouvel établissement à Tréguier. Les membres du Bureau suggèrent que, dans un premier temps, le centre culturel puisse mettre à disposition deux pièces… J'ai dû leur expliquer que la création d'un IMP devait répondre à certains critères pour être agréé par la Sécurité Sociale et autorisé par la DDASS. Outre les locaux de classe, il fallait des salles de rééducation (kinésithérapeute), une infirmerie, des bureaux pour les médecins (généraliste et psychiatre), etc.

Madame Le Bouder et ses amis du Centre culturel ont été alors très déçus, mais Jeannine n'a pas voulu lâcher son projet ! Dans les semaines qui ont suivi, elle a rencontré le maire de Tréguier qui lui a promis de voir cela avec son Conseil municipal. Peu de temps après, la Ville de Tréguier mettait un terrain de 5 hectares à disposition des Papillons Blancs pour la construction d'un IMP sur la future zone artisanale de Kerfolic. Joseph Nicolas, maire de Tréguier, l'avait annoncé au cours d'une réunion de la section des Papillons Blancs de Tréguier, section que présidait alors Jeannine Le Bouder. »

[caption id="attachment_7242" align="alignnone" width="1500"] Jeannine Le Bouder aux côtés d'André Gacel, directeur général de l'Adapei 22 (à gauche), et de Dominique Rocaboy.[/caption]

« Madame Le Bouder avait abandonné son métier d'institutrice pour se consacrer à sa fille Claude, née avec la trisomie 21. Pour autant, elle n’avait pas abandonné son activité de militante. Présidente de l'association des parents d'élèves du lycée de Tréguier, elle avait appris que le ministère de l’Éducation Nationale envisageait de supprimer l’établissement de Tréguier. Elle avait alors organisé une manifestation à Tréguier avant d’affréter des cars pour mobiliser des parents et les faire manifester devant le ministère qui avait finalement lâché prise et maintenu le lycée à Tréguier. Jeannine Le Bouder était une militante, une battante, une animatrice, mais aussi une organisatrice ! »

Une femme de conviction

« En septembre 1970. Marie-Madeleine Diénesch, secrétaire d'État aux Affaires Sociales, assiste à l'assemblée générale de l'Adapei 22, mais elle est cueillie à froid par une pétition qui met en cause l'insuffisance de crédits et de places dans les différents IME (Saint-Brieuc, Tréguier et Loudéac). L'annonce d'une quête nationale « la Croisade des cœurs » organisée par l'État remet en cause l'Opération brioches programmée pour le mois d'octobre. A l’époque, l’annulation de ce rendez-vous est très mal vécue par tous les parents. La pétition est donc lue dès l'arrivée de la ministre par Dominique Rocaboy qui la connaît bien. Madame Diénesch est furieuse et dit qu’elle est outrée de cette pétition et qu'elle ne l'accepte pas. Le président des Papillons Blancs Guy Corlay est incapable d'intervenir et de répondre à Madame Diénesch qui vocifère sur l'estrade… Madame Le Bouder prend alors la parole et précise que la pétition n'est pas celle de Dominique Rocaboy, mais celle de tous les membres présents puisqu'elle a été votée à l'unanimité. Elle explique ensuite, avec beaucoup d'émotion et de conviction, la vie des parents d'enfants handicapés mentaux qui ne trouvent aucune place dans le département, leur désespoir alors que la création des différents établissements leur avait ouvert des perspectives, mais que, partout, c'était une fin de non-recevoir. Finalement, Madame Diénesch semble revenir à de meilleurs sentiments et promet d’essayer d’obtenir de la Fondation de France une participation sur le produit de la Croisade des cœurs et de rester en contact avec l’association pour l’aider à trouver les meilleures solutions. »

Toujours en première ligne

[caption id="attachment_7339" align="alignright" width="300"] En 2008, le préfet Philippe Rey remet la médaille de la Légion d’honneur à Jeannine Le Bouder.[/caption]

« En 1975, Hervé Mazé laisse la présidence de l’Adapei 22 pour préparer le concours de Notaire. C’est Jeannine Le Bouder qui lui succède lors de l’AG du 25 juin 1975. Les lois concernant les personnes handicapées seront promulguées quelques jours plus tard, le 30 juin 1975. La première de ces lois apporte une ouverture extraordinaire pour la reconnaissance et la prise en charge (éducative et financière) de la personne handicapée. La seconde, par contre, a pour objectif de cadrer les institutions sociales et médico-sociales et d'éviter tout dérapage financier.

Ce fut une époque d’espoir et de travail avec la mise en application des lois mais aussi d’interventions politiques car les décrets d'application et les circulaires tardaient à sortir. Nous étions aussi en pleine euphorie pour la création d'établissement pour répondre à la demande pressante des familles. Les « Opérations brioches » nous aidaient bien et, avec le soutien du Crédit Mutuel, nous avons ouvert parfois deux voire, même trois établissements par an !

Jeannine Le Bouder et moi-même avons toujours travaillé de concert et su profiter des différentes opportunités du moment. La Présidente était toujours en première ligne, toujours prête à effectuer les démarches nécessaires comme à trouver les arguments percutants, sa fille Claude avait trouvé place à l’IME de Tréguier et Jeannine Le Bouder était très disponible. En 1982, elle décide de céder la présidence de l’association à Jean-Yves Huard. Son mari prend sa retraite et elle souhaite profiter, elle aussi, de cette période qu'elle espérait différente. »

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Opération brioches 2023. Les points de vente publics dans les Côtes d’Armor

Vous souhaitez soutenir l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor en contribuant à l’Opération brioches ? Voici donc les différents lieux où vous pourrez acheter des brioches, entre le 1er et le 15 octobre 2023.

SAINT-BRIEUC

1er octobre : Couleurs d’automne à Coëtmieux ; vide-greniers à Saint-Laurent-de-la-Mer.

6 octobre : magasin Décathon à Trégueux.

7 octobre : magasin Décathon à Trégueux.

8 octobre : marché de la Croix Lambert (matin).

10 octobre : marché à Saint-Laurent-de-la-Mer (matin) ; restaurant Le Grand large à Ploufragan (midi).

12 octobre : marché de Binic (matin) ; centre de formation Askoria à Saint-Brieuc.

13 octobre : magasin Décathlon à Trégueux.

14 octobre : magasin Décathlon à Trégueux.

15 octobre : marché de la Croix Lambert (matin).

LOUDÉAC

7 octobre : marché municipal.

13 octobre : Intermarché à Mûr-de-Bretagne, magasin Weldom à Loudéac.

14 octobre : marché municipal.

GUINGAMP

6 octobre : marché municipal.

DINAN

12 octobre : marché municipal.

14 octobre : Leroy-Merlin à Dinard.

LANNION

7 octobre : magasin Décathlon.

11 octobre : magasin Décathlon.

12 octobre : marché municipal.

14 octobre : magasin Décathlon, Super U Trégastel, Intermarché et Bricomarché Tréguier, Intermarché Ploulec’h.

TRÉGUIER

11 octobre : marché municipal.

13 octobre : Bricomarché.

14 octobre : magasin Super U, Intermarché.

PAIMPOL

7 octobre : Magasin Vert, Bricomarché, Intermarché.

10 octobre : marchés municipaux de Paimpol et Plouaret.

12 octobre : ESAT Plourivo.

14 octobre : Magasin Vert, Bricomarché, Intermarché.

[caption id="attachment_5776" align="alignnone" width="900"] Comme l'an dernier, les parents de la section locale de Saint-Brieuc tiendront un stand lors du vide-greniers du 1er octobre à Saint-Laurent-de-la-Mer à Plérin.[/caption]

Opération brioches : soyez solidaire et gourmand !

Du 9 au 15 octobre 2023, l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor renouvelle l’opération brioches. Une semaine gourmande et solidaire pour récolter des fonds destinés à soutenir des projets en faveur des personnes en situation de handicap.

L’an dernier, plus de 11 000 brioches ont été vendues dans les Côtes d’Armor pour un bénéfice de 30 800 € ! La campagne 2022 a, entre autres, permis de financer une borne musicale pour les résidents d’une MAS, un séjour Cap Sports pour les jeunes d’un IME, des séances de calèches et de voile, la réalisation d’un jeu de boules en plein cœur d’une résidence, la location d’une salle événementielle pour la représentation d’une pièce de théâtre au sein d’un SATRA.

Cette année encore, les personnes accompagnées, familles, bénévoles et partenaires de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor se mobilisent pour vendre des brioches sur les marchés, dans les centres commerciaux, à l’entrée des grandes enseignes et des instituts de formation ou encore dans les établissements scolaires.

Cette vente de brioches initiée au niveau national par l’Unapei poursuit deux objectifs : faciliter le contact avec le grand public pour expliquer le rôle de l’association et sensibiliser à la cause du handicap tout en récoltant des fonds aidant au financement de nombreuses actions de proximité dans le but d’améliorer la vie quotidienne des personnes accompagnées.

Commandez vos brioches (5 €, 400 gr. pur beurre) auprès des responsables de vente de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor.

Loudéac. Christine Salomé, 06 71 47 94 41, salome.chris22@gmail.com

Dinan-Lamballe. Sergine Masson, 06 15 15 03 30, sergine.masson@sfr.fr

Lannion-Tréguier. Marie-Claude Belleguic, 06 08 95 08 09, mcbelleguic@orange.fr

Guingamp. Joseph Thomas, 06 76 45 21 98, josthom1@orange.fr

Saint-Brieuc. Sylvie Bouteloup, 07 86 33 19 70, bouteloup.sylvie22@orange.fr

Les points de vente dans les Côtes d'Armor  (du 1er au 15 octobre)

[caption id="attachment_7213" align="alignnone" width="640"] Les parents des sections locales (ici Lamballe) se préparent à vendre un maximum de brioches et récolter les fonds pour financer les projets des établissements. © Photo : Loïc Tachon[/caption]

Hommage et réactions après la disparition de Jean-Yves Herviou

Depuis l’annonce de la disparition de Jean-Yves Herviou, président de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor (2006-2019), dirigeants, professionnels, personnes accompagnées et familles n’ont pas manqué de saluer sa mémoire.

Christian Vincent, président de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor : « Notre association perd l’un de ses plus illustres représentants et éprouve une grande tristesse. Avec lui, ce sont les personnes en situation de handicap qui déplorent la disparition d’un homme engagé à la défense de leurs intérêts. Jean-Yves Herviou, pour tous ceux qui l’ont côtoyé, n’aura laissé personne indifférent. Il aura montré la voie à suivre pour ceux et celles qui, aujourd’hui, mènent le même combat. »

Frédéric Gloro, directeur général de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor : « Monsieur Herviou a été le président qui m’a recruté dans ma fonction de Directeur Général. Nos cinq années de collaboration ont été complémentaires et respectueuses. Je garde le souvenir d’un homme extrêmement engagé pour la cause des personnes en situation de handicap. C’était également un homme de réseau qui portait beaucoup de mandats, faisant de lui un expert de notre environnement politique respecté et souvent sans détours, ni concessions dans ses prises de position mais toujours dans l’intérêt des personnes. Profond respect Monsieur Herviou pour votre action qui aura certainement participé grandement à la construction de notre association ! »

[caption id="attachment_7179" align="alignnone" width="1100"] Frédéric Gloro, directeur général de l'Adapei-Nouelles Côtes d'Armor, salue la mémoire d'un homme extrèmement engagé pour défendre la cause des personnes en situation de handicap. © Photo d'archives : Loïc Tachon.[/caption]

Marie-Jo et André Guyomard, famille de Camlez, membres de la section parents du Trégor Goëlo : « C’est avec beaucoup d’émotion que nous avons appris le décès de Jean-Yves Herviou. Nous le connaissons depuis 35 ans et il était devenu un ami. Nous perdons une personne d’une grande valeur humaine, toujours à l’écoute. Il s’est donné sans compter pour défendre la cause de nos enfants et aider les familles dans différents dossiers. Malgré son emploi du temps très chargé, il participait à toutes les réunions de section et n’hésitait pas à venir nous prêter main forte sur des manifestations sportives comme La Rospézienne ou la Course de l’Ours. Et il était toujours de bonne humeur. Nous avons une pensée pour son épouse Michelle et son fils Jean-Marc. »

Domitille Lerolle, ancienne secrétaire de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor et membre de la section Trégor Goëlo : « J’ai toujours été impressionnée par sa forte personnalité. Quand il se mettait en colère, c’est qu’il y avait une bonne raison. Il savait taper du poing sur la table quand il le fallait, aussi bien dans les réunions de l’Adapei que dans les plus instances régionales et nationales. »

Chantal Lesage, ancienne membre du bureau de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor et de la section Trégor Goëlo : « Il a toujours donné le maximum, en allant au bout de ses convictions. Les personnes accompagnées et les familles lui ont souvent témoigné une belle reconnaissance. C’est un président qui était à l’écoute mais qui savait aussi prendre une décision rapidement. On adhérait ou pas mais il tranchait très vite. Au vu de son passé dans la marine, il comparait souvent l’Adapei à un grand navire avec des périodes de grande houle, de coup de vent, de mer calme… Tout ce vocabulaire de marin très imagé a accompagné l’actualité de l’association au cours de ses mandats. »

André Gacel, directeur général de l’Adapei Côtes d’Armor (1968-2001) : « Jean-Yves Herviou aimait rappeler que Paimpol, c’était le paradis ! Il a toujours milité pour l’implantation d’un établissement de l’Adapei sur sa commune natale. Son vœu a été exaucé avec la construction de la Maison d’accueil spécialisée L’Archipel dont il était très fier. Au sein du bureau de l’association, on n’a toujours été d’accord mais on était sur le même longueur d’ondes pour défendre la cause des personnes en situation de handicap. Je garde en mémoire des périodes de bonne entente à l’APM 22 où il était président et moi son adjoint. Je lui ai succédé lorsqu’il a été nommé à la tête de l’Adapei en 2006. »

[caption id="attachment_7178" align="alignnone" width="1100"] Jean-Yves Herviou, aux côtés de Ségolène Neuville, secrétaire d'Etat en charge du handicap, lors de sa venue à Guingamp en 2016. © Photo d'archives : Loïc Tachon.[/caption]

Claude Laurent, président de l’Unapei Bretagne (2009-2013 ; 2015-2016) : « Je me souviens d’une réunion avec l’Unapei au Palais de l’Unesco à Paris. Marie-Hélène Caous, présidente de l’Adapei 22, était venue me présenter un petit nouveau tout juste rentré au bureau de l’association. Le petit nouveau, c’était Jean-Yves qui avait fait le déplacement avec son épouse. C’était notre première rencontre et nous nous sommes côtoyés pendant de longues années.

Jean-Yves était un homme pugnace. En 2010, il avait entrepris les premières démarches auprès de l’Unapei pour que le Congrès national puisse avoir lieu en Bretagne et à Saint-Brieuc. Alors que nous étions déjà très occupés avec le 50e anniversaire de nos associations, il avait mis en place des actions pour récolter des fonds auprès des entreprises et autres mécènes. Son implication était totale ! »

Michel Borel, président-adjoint de l’Unapei : « Lors de nos réunions de conseil d’administration, il intervenait très souvent. Il était parfois en contradiction avec les orientations de l’Unapei et n’hésitait pas à le dire. Je garde de lui le souvenir d’un parent très engagé pour la défense des droits des personnes en situation en handicap. Un militant, un battant qui avait du caractère bien trempé ! »

Michel Roger, ancien président de l’association Les Nouelles : « Il a beaucoup œuvré pour le monde du handicap dans le département des Côtes d’Armor. En 2015, nous avons travaillé dans le bon sens pour aboutir à la fusion de l’Adapei et des Nouelles l’année suivante ».

Denis Hamayon, directeur adjoint de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor (2016-2022) : « Capitaine au long cours, Jean-Yves Herviou fut aussi un grand capitaine associatif pour la cause des plus fragiles. Passionné par ce qui le tenait à cœur, son engagement restera dans les mémoires. »

[caption id="attachment_7180" align="alignnone" width="1200"] Les artisans de la fusion Adapei-Nouelles Côtes d'Armor en 2016, avec de gauche à droite, Jean-Yves Herviou, Michel Roger, Jacky Desdoigts et Denis Hamayon. © Photo d'archives : Loïc Tachon.[/caption]

Anne-Marie Berthault, présidente du collectif d’associations Handi-Cap 22 : « Les acteurs du monde du handicap ont perdu un homme de convictions, d’engagements. Un homme combatif et estimé qui savait trouver les arguments décisifs pour défendre et tracer les sillons des droits des personnes à accompagner. »

Marie-Claude Belleguic, présidente de la section parents du Trégor Goëlo : « Jean-Yves a présidé notre section. Il a su et s’est battu pour que les personnes en situation de handicap soient des citoyens à part entière. Il était très attaché à leur droit de vote et milité pour donner des conditions de vie dignes aux plus vulnérables.

En tant que parents de Vincent, nous ne pouvons que le remercier d’avoir accepté la commission d'admission de notre fils qu’il a sorti de Namur en Belgique. Vincent en bon breton préfère les crêpes aux gaufres… Encore merci Jean-Yves ! »

David Dosser, directeur-adjoint du pôle habitat Tréguier-Lannion : « Monsieur Herviou était un homme de combat et depuis la naissance de Jean-Marc qu’il appelait son rayon de soleil, son dernier combat fut la reconnaissance des personnes en situation de handicap. Il ne laissait personne indifférent, on pouvait avoir avec lui des échanges vifs, directs, mais toujours empreint de respect, toujours pour la cause des personnes. Les professionnels du foyer de vie Les Nymphéas retiennent la patience et la bienveillance, une présence rassurante et soutenante quand cela était nécessaire. Ils soutenaient les professionnels. »

François Richard, ancien président du Conseil à la Vie Sociale (CVS) de Saint-Brieuc et administrateur de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor : « Monsieur Herviou a donné beaucoup de son temps pour les personnes accompagnées. Il a toujours été à notre écoute. C’était un président remarquable qui a marqué de son empreinte l’association. C’est lui qui est à l’origine de la présence des présidents de CVS au conseil d’administration de l’association. Aujourd’hui, nous prenons des décisions et nous sommes des acteurs grâce à Monsieur Herviou ! Il nous a donné une vraie place dans l’association.

Personnellement, j’ai eu la chance de l’accompagner au siège de l’Unapei à Paris et de participer à ses côtés au Congrès national organisé en 2012 à Saint-Brieuc. Il m’a toujours encouragé et soutenu avant mes interventions face au public. Sa disparition me rend triste. »

A lire aussi : Jean-Yves Herviou, un président qui ne laissait pas indifférent.

[caption id="attachment_7195" align="alignnone" width="1771"] Jean-Yves Herviou avec son fils Jean-Marc, sur la scène du Palais des Congrès de Saint-Brieuc, lors de son départ en juin 2019. © Photo d'archives : Xavier Bonny.[/caption]

Décès de Jean-Yves Herviou, un président qui ne laissait personne indifférent

Son nom symbolise une grande page d’histoire de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor, et plus largement du mouvement parental en Bretagne. Jean-Yves Herviou s’en est allé à l’âge de 81 ans.

« Je garde de lui le souvenir d’un homme très engagé pour la défense des droits des personnes en situation en handicap. Un militant, un battant qui avait un caractère bien trempé. » Avec une infinie tristesse dans la voix, Michel Borel réagit à la disparition de son ami administrateur de l’Unapei, Jean-Yves Herviou, qui s’est éteint à l’âge de 81 ans. Le président-adjoint du mouvement national souligne avec force la personnalité du dirigeant breton. Exigeant, parfois intransigeant mais toujours au service des personnes accompagnées.

« Pour tous ceux qui l’ont côtoyé, il n’aura laissé personne indifférent, témoigne Christian Vincent qui lui avait succédé à la tête de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor en 2019. Il aura montré la voie à suivre pour ceux et celles qui, aujourd’hui, mènent le même combat. »

Capitaine au long cours

Jean-Yves Herviou avait choisi l’engagement pour donner du sens à sa vie dès son plus jeune âge et pour cause. Né en 1942 dans la cité des Islandais à Paimpol, il a été impliqué très tôt dans le commerce suite au décès accidentel de son père en 1947. À l’adolescence, il secondait régulièrement sa mère dans la restauration et le travail de traiteur.

Amoureux de la mer, Jean-Yves Herviou décide d’embrasser une carrière dans la marine marchande après ses études. Élève officier, il devient lieutenant au long cours en 1962, capitaine en 1970 et navigue sur les océans du globe pour la Compagnie générale transatlantique, puis la société maritime des pétroles BP. En 1971, le Paimpolais jette l’ancre pour mettre le cap sur les « mers tumultueuses des assurances », jusqu’en 2001.

[caption id="attachment_7168" align="alignnone" width="1250"] Jean-Yves Herviou lors d'une réunion du collectif d'associations Handi-Cap 22. © Photo d'archives : Loïc Tachon[/caption]

Son arrivée dans le secteur du médico-social remonte à 1989. C’est au contact des autres parents de la classe d’intégration scolaire (CLIS) de l’école Woas-Wen à Lannion que le papa de Jean-Marc apprend l’existence d’une association départementale, l’Adapei 22. « Il a fallu qu’une personne me sollicite juste avant l’assemblée générale de cette association pour que je devienne candidat au conseil d’administration, avait raconté, sourire en coin, Jean-Yves Herviou lors de la remise de la médaille de l’ordre du mérite national en 2012. Quelques jours après, j’étais propulsé, à ma grande surprise, secrétaire de l’Adapei 22. » Il en deviendra le président en 2006, un poste qu’il occupera jusqu’en juin 2019 avec une belle réussite dans les projets menés aux côtés des professionnels : ouverture de quatre résidences Habitat Handi Citoyen (HHC) dans les Côtes d’Armor, organisation du Congrès de l’Unapei en 2012 à Saint-Brieuc, avènement de la marque esatco, sans oublier la fusion de 2016 entre l’Adapei Côtes d’Armor et Les Nouelles dont il a été un des acteurs majeurs.

[caption id="attachment_7165" align="alignnone" width="1200"] En janvier 2012, Claudy Lebreton, président du Conseil départemental, remet la médaille de l'ordre national du mérite à Jean-Yves Herviou. © Photo d'archives : Loïc Tachon.[/caption]

Son engagement dépasse les frontières départementales puisqu’il est élu à la présidence de l’Union régionale (Urapei Bretagne) et au conseil d’administration de l’Union nationale (Unapei). Convaincu que « la seule voie qui offre quelque espoir d’un avenir meilleur est celle de la coopération et du partenariat », Jean-Yves Herviou se veut rassembleur et embarque tout l’équipage du médico-social sur un même navire. En 2009, il participe à la création de l’association Handi-Cap 22, l’une de ses plus grandes fiertés et satisfaction. « Nous devons apprendre à nous découvrir, à échanger et à travailler ensemble », disait-il.

« Il était un homme de réseau qui portait beaucoup de mandats, faisant de lui un expert de notre environnement politique respecté et souvent sans détours, ni concessions dans ses prises de position mais toujours dans l’intérêt des personnes, rappelle Frédéric Gloro, directeur général de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor.

A son départ de l’association en 2019, Jean-Yves Herviou avait salué la foule d’invités et déclaré : « Conservez et cultivez précieusement cet univers d’entraide et d’égalité. Faites-le connaître à tous ceux qui, touchés par le handicap et fragilisés, restent encore en marge. Leur vie et notre société n’en seront que meilleures. »

 

Jean-Yves Herviou, 30 ans d’engagement

1989 : Jean-Yves Herviou entre au conseil d’administration de l’Adapei 22 et devient secrétaire de l’association.

1990 : il est élu membre du CROSM Bretagne (Comité Régional de l’Organisation Sanitaire Médico-Social).

1997 : il entre au conseil d’administration de l’hôpital de Paimpol (représentant des usagers). Il devient membre de la Conférence Régionale de Santé Publique de Bretagne.

2004 : il est élu à la présidence de l'Urapei Bretagne (2004-2005-2014-2018-2019).

2006 : il succède à Marie-Hélène Caous à la présidence de l’Adapei Côtes d’Armor (2006-2019).

2019 : il est réélu administrateur de l’Unapei, représentant la région Bretagne (2003-2020).

et aussi…

  • Président du collectif d’associations Handi-Cap 22
  • Président de l’Unapei Bretagne
  • Président d‘Habitat Handi Citoyen (HHC)
  • Membre du Comité d’Entente Handicap Bretagne (CEHB).
  • Membre de la conférence sanitaire de territoire n°7, représentant des usagers.
  • Membre de la Commission départementale de l’autonomie et de la commission exécutive à la MDPH 22.

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