Une cagnotte solidaire pour aider Teddy et ses parents qui ont tout perdu dans un incendie

Un appel aux dons est lancĂ© pour venir en aide Ă  Teddy et ses parents aprĂšs l’incendie qui a entiĂšrement dĂ©truit leur maison au soir du 22 juin Ă  Guingamp. A l’ESAT de Plouisy oĂč il travaille, la solidaritĂ© s’organise.

« Il ne reste plus rien. On a tout perdu
 » La voix brisĂ©e par l’émotion, Simone Tinevez raconte le cauchemar qu’elle vient de vivre avec son mari et son fils Teddy. En une heure Ă  peine, un incendie d’origine accidentelle a entiĂšrement ravagĂ© leur maison. « Le feu s’est dĂ©clarĂ© dans la cuisine avant de se propager trĂšs vite Ă  toutes les piĂšces. Les meubles, les vĂȘtements, les souvenirs de famille, tout est parti en fumĂ©e. »

Ce logement situĂ© dans le quartier de Pont-Ezer prĂšs de Castel Pic, Ă  l’entrĂ©e de Guingamp, Ă©tait leur petit paradis. « On y habitait depuis 2014 et on s’y plaisait beaucoup. Aujourd’hui, on se retrouve seuls tous les trois, sans toit, sans rien. Heureusement, la mairie nous a rapidement pris en charge en nous logeant Ă  l’hĂŽtel quelques jours et le service HLM de CĂŽtes-d’Armor Habitat nous a proposĂ©s un logement proche du centre-ville. »

Dans un Ă©lan de solidaritĂ©, spontanĂ© et gĂ©nĂ©reux, de nombreuses personnes sont venues en aide de la famille Tinevez. « Ceux qui travaillent avec Teddy Ă  l’atelier espaces verts de l’ESAT de Plouisy l’appellent, Ă  commencer par son copain Wilfried KĂ©rempichon qui lui a apportĂ© des vĂȘtements de sport le lendemain du sinistre », tĂ©moigne la maman.

Les salariĂ©s de l’ESAT, la section parents de Guingamp et plus encore l’Adapei-Nouelles CĂŽtes d’Armor lui ont Ă©galement tĂ©moignĂ© de leur soutien. Un appel aux dons a Ă©tĂ© lancĂ© Ă  travers une cagnotte solidaire pour financer pour l’achat de vĂȘtements, de mobilier, d’appareils Ă©lectromĂ©nagers entre autres. ForcĂ©ment, cette solidaritĂ© fait chaud au cƓur Ă  une famille qui n’a jamais eu l’habitude de demander quoi que ce soit et encore moins d’ĂȘtre au centre de toutes les attentions. « Nous sommes trĂšs touchĂ©s, souffle Simone Tinevez qui, une semaine aprĂšs l’incendie, tente de garder la tĂȘte hors de l’eau. On vit un moment trĂšs difficile, mais on s’accroche. La solidaritĂ© va nous permettre de rebondir et de se reconstruire. »

Pratique. Les dons par chĂšque (libellĂ© Ă  Teddy Tinevez) peuvent ĂȘtre adressĂ©s Ă  esatco Guingamp, Pen Duo Bihan, 22200 Plouisy. Ils seront ensuite transmis Ă  la famille. Pour tout renseignement, contacter Lydie Le Roux par tĂ©lĂ©phone au 02 96 40 11 70 ou par mail : soutien.extrapro.guingamp@esatco.fr

Des parents mobilisés pour une vaste campagne téléphonique lancée auprÚs des familles

« Comment avez-vous vĂ©cu la pĂ©riode de crise sanitaire ? Votre enfant a-t-il Ă©tĂ© confinĂ© dans un Ă©tablissement ? Que pensez-vous de l’accompagnement mis en place Ă  cette occasion ? Que vous-a-t-il manqué ? » Depuis plusieurs jours, les familles de l’Adapei-Nouelles CĂŽtes d’Armor, adhĂ©rentes ou non, sont interrogĂ©es par tĂ©lĂ©phone sur leur situation pendant la crise du Covid-19 et aussi post-Covid. Cette vaste opĂ©ration de phoning associatif vise Ă  recueillir l’avis de chaque parent et plus encore plus Ă  renforcer les liens avec les familles.

« A travers cette dĂ©marche de rĂ©flexion, il ne s’agit pas d’évaluer le travail des professionnels accompagnants, prĂ©cise Denis Hamayon, directeur gĂ©nĂ©ral-adjoint de l’Adapei-Nouelles CĂŽtes d’Armor, mais bien d’écouter et de saisir leur perception de chacun sur l’action de l’association durant toute cette pĂ©riode extrĂȘmement sensible. »

Depuis le 17 juin, les parents des sections de l'Adapei-Nouelles CÎtes d'Armor multiplient les appels auprÚs des familles du département.

Pour cette opĂ©ration inĂ©dite dans l’histoire de l’Adapei-Nouelles CĂŽtes d’Armor, le prĂ©sident Christian Vincent a ainsi mobilisĂ© prĂšs de vingt personnes issues des cinq sections de parents du dĂ©partement dont la moitiĂ© des membres du bureau. Six journĂ©es d’appels tĂ©lĂ©phoniques ont Ă©tĂ© programmĂ©es selon un calendrier qui s’étale du 17 juin au 7 juillet. « La finalitĂ© ultime est bien le renforcement de la vie et de la dynamique associative, notamment sur les territoires des sections, poursuit Denis Hamayon. Cette dĂ©marche vient en complĂ©ment de celle de construction du projet associatif dĂ©calĂ©e en raison de la crise sanitaire. A terme, elle devrait produire des effets sur la mobilisation des parents au sein des sections locales. »

La rĂ©ouverture du restaurant Ô Pifaudais, un plaisir partagĂ©

AprĂšs douze semaines de fermeture, le restaurant Ô Pifaudais Ă  QuĂ©vert, prĂšs de Dinan, a enfin remis le couvert. Le personnel savoure cette rĂ©ouverture tant attendue. Les clients aussi.

« Restaurant Ô Pifaudais, bonjouuuuur ! Une table pour trois jeudi midi ? Pas de souci Madame Legendre, c’est notĂ©. Merci et Ă  demain. Â» Aux premiers jours de l’étĂ©, la voix de Nathalie Soulabaille, chargĂ©e d’enregistrer les rĂ©servations, se fait chantante. Ici, personne ne boude son plaisir. « On a rouvert depuis lundi et ça fait du bien de revoir les clients. Â»

Pour Nathalie comme pour toute l’équipe du restaurant Ô Pifaudais Ă  QuĂ©vert, la rĂ©ouverture de l’établissement sonne comme une dĂ©livrance. « On l’attendait avec impatience. On a vĂ©cu deux mois et demi de confinement, souvent seul dans son appartement. C’était long
 Aujourd’hui, on est trĂšs heureux de reprendre notre travail. Â»

Sourires masqués

La pĂ©riode sombre de la crise liĂ©e au Covid-19 n’est plus qu’un mauvais souvenir. L’agenda de Nathalie se remplit Ă  nouveau et la clientĂšle revient progressivement. « 20 rĂ©servations lundi, 34 mardi, ça redĂ©marre plutĂŽt bien Â», positive StĂ©phane Le Goff, le chef cuisinier qui a dĂ» rĂ©amĂ©nager les espaces afin de respecter les consignes sanitaires.

Au total, douze tables ont Ă©tĂ© sacrifiĂ©es dans les quatre salles du restaurant, soit 40 couverts de moins. « La distance entre chaque table doit ĂȘtre d’un mĂštre mais on a volontairement mis plus pour que les gens se sentent moins confinĂ©s. C’est dĂ©sormais plus aĂ©rĂ©, plus fluide aussi au niveau du service. Â»

Pierre-Henri Masson a repris le service en salle au restaurant
Ô Pifaudais Ă  QuĂ©vert (photos : LoĂŻc Tachon).

Comme partout, le port du masque a Ă©tĂ© rendu obligatoire pour le personnel et les clients lors des dĂ©placements. Au sol, des flĂšches orange indiquent le sens de circulation Ă  emprunter. Sur les tables, pas de nappage, plus de serviette en tissu, ni de menu en plastique. « Le set de table est en papier, tout comme la serviette. Quant au menu, il a Ă©tĂ© remplacĂ© par une ardoise murale, indique StĂ©phane Le Goff. AprĂšs chaque passage de client, la table et la chaise sont dĂ©sinfectĂ©es. Concernant le rĂšglement, la carte sans contact est privilĂ©giĂ©e pour Ă©viter les manipulations. Â»

Un retour sans appréhension

Loin du protocole sanitaire, Ă  table, rien n’entame la bonne humeur gĂ©nĂ©rale. « Avec cette rĂ©ouverture, on a le sentiment de revivre, sourient deux ouvriers du bĂątiment, installĂ©s dans la salle Azur. On reprend nos bonnes habitudes en venant dĂ©jeuner ici, sans aucune apprĂ©hension. »

Autre salle, autre table et mĂȘme bonheur : « celui de revenir dans un restaurant que l’on connaĂźt bien et oĂč on mange bien, glisse Tijane Potier qui frĂ©quente rĂ©guliĂšrement l’établissement depuis dix ans avec sa famille rĂ©sidant Ă  Saint-Samson-sur-Rance. On apprĂ©cie de se revoir, de discuter avec Christophe et StĂ©phane, les cuisiniers. C’est bon de se retrouver ! Â» Un plaisir partagĂ©.

Pratique. Le restaurant Ô Pifaudais Ă  QuĂ©vert, prĂšs de Dinan, est ouvert du lundi au vendredi, de 12 h Ă  14 h 30 (tĂ©l. 02 96 87 33 55). A Lamballe, le restaurant Ô Pifaudais est Ă©galement ouvert depuis le 15 juin (tĂ©l. 02 96 50 15 50). A Saint-Brieuc, les clients extĂ©rieurs peuvent de nouveau se restaurer au self Le Grand Large situĂ© dans le parc d’activitĂ©s Les ChĂątelets Ă  Ploufragan (tĂ©l. 02 96 94 12 06).

Les animaux entrent à la MAS par visio-séance

Le monde du virtuel s’invite dans les murs de la maison d’accueil spĂ©cialisĂ© de Saint-Brieuc. Sur grand Ă©cran, les rĂ©sidents peuvent suivre Ă  distance la sĂ©ance de mĂ©diation animale animĂ©e par Emmanuelle Gouriou-Deffains. Une premiĂšre.

« Pendant le confinement, on a pratiquĂ© la visioconfĂ©rence pour Ă©changer avec nos amis et notre famille. Alors, pourquoi pas utiliser l’outil avec les rĂ©sidents de la MAS ? » PrivĂ©e de visite Ă  la maison d’accueil spĂ©cialisĂ© de Saint-Brieuc en raison de la crise du Covid-19, Emmanuelle Gouriou-Deffains s’est longtemps interrogĂ©e sur la maniĂšre dont elle pouvait animer une sĂ©ance de mĂ©diation animale, par Ă©cran interposĂ©, auprĂšs des personnes polyhandicapĂ©es de l’établissement.

Un grand Ă©cran, une bonne connexion, un programme prĂ©parĂ© en amont avec la complicitĂ© du personnel de la MAS et le tour est jouĂ©. « Il a fallu innover et s’adapter, raconte l’intervenante. L’idĂ©e est de crĂ©er une interactivitĂ© entre l’animal et la personne en faisant en sorte que le rĂ©sident puisse bouger et participer Ă  l’atelier Ă  distance en appuyant sur l’écran. Â» Ainsi, SĂ©bastien a pu faire tomber le dĂšs indiquant Ă  l’animatrice le nombre de croquettes qu’elle devait prendre pour nourrir l’animal. Martine, habituellement si distante avec les animaux, s’est approchĂ©e de l’écran pour mieux observer les chiens, les chats, les lapins et autres cochons d’Inde. Comme les autres rĂ©sidents, elle a dĂ©couvert un nouvel oiseau en libertĂ© dans la piĂšce. Elle a fait connaissance avec « Cacahuette Â», un perroquet qui n’avait encore jamais franchi les murs de la MAS.

La mĂ©diation animale est une technique encore peu connue du grand public. « Elle apporte du bien-ĂȘtre et du rĂ©confort, explique la responsable de l’atelier Emmanimaux. Elle stimule le sens et l’éveil des personnes en situation de handicap, favorise la communication et la motricitĂ© fine, aide Ă  apaiser les angoisses et Ă  canaliser les Ă©motions. Â»

PrĂ©sent lors de cette sĂ©ance particuliĂšre, Guillaume Pottier mesure les bienfaits de la mĂ©diation animale sur les personnes. « Certains rĂ©sidents m’ont surpris, tĂ©moigne l’aide-soignant de la MAS Roc Bihan. Habituellement en retrait et si rĂ©servĂ©s, ils ont participĂ© aux ateliers et se sont exprimĂ©s. Ceux qui sont d’ordinaire renfermĂ©s dans leur chambre, se sont pris au jeu et ils en redemandent. Â»

Deux nouvelles sĂ©ances en visio sont dĂ©jĂ  programmĂ©es en juillet. Et ce n’est qu’un dĂ©but.

Le challenge A vélo au boulot fait son retour du 22 au 28 juin

Tous en selle ! Si bon nombre de manifestations sont annulées ou reportées, le challenge A vélo au boulot est maintenu. Il aura lieu du 22 au 28 juin sur le territoire de Saint-Brieuc Armor Agglomération.

Le principe reste inchangé : le salariĂ© comptabilise les kilomĂštres parcourus Ă  vĂ©lo durant une semaine et les additionne Ă  ceux des autres participants issus de la mĂȘme Ă©quipe. « C’est l’entreprise, l’association ou la collectivitĂ© qui s’inscrit et chaque salariĂ© se dĂ©clare en interne, rappelle l’organisateur Yves Hennequin. MĂȘme si on est tout seul au dĂ©part, il faut s’inscrire, car l’expĂ©rience montre que l’initiative finit toujours par fĂ©dĂ©rer d’autres personnes. »

Ouvert Ă  d’autres modes de dĂ©placement

AprĂšs cinq Ă©ditions, le challenge A vĂ©lo au boulot s’est imposĂ© comme un Ă©vĂ©nement Ă  ne pas manquer sur l’agglomĂ©ration de Saint-Brieuc et mĂȘme dans les CĂŽtes d’Armor. L’an dernier, le rendez-vous avait mobilisĂ© une centaine d’équipes et rĂ©uni plus de 1000 participants. « Pour inciter Ă  faire naĂźtre davantage d’échanges entre les participants, les inscriptions ne se font pas Ă  titre individuel, prĂ©cise Yves Hellequin. Chacun peut s’inscrire auprĂšs de son employeur ou de son Ă©tablissement. A l’issue de la semaine, une personne en interne transmet Ă  l’association organisatrice les rĂ©sultats des reports de kilomĂštres via le fichier tĂ©lĂ©chargeable. Â»

Pour cette Ă©dition 2020, le challenge s’ouvre Ă  d’autres modes de dĂ©placement : marche, roller, trottinette, co-voiturage... « L’idĂ©e est de donner de la visibilitĂ© Ă  toutes ces mobilitĂ©s Â». Et pas seulement sur le bassin de Saint-Brieuc. Toutes les Ă©quipes costarmoricaines sont les bienvenues !

Pratique. Les salariĂ©s de l’Adapei-Nouelles CĂŽtes d’Armor intĂ©ressĂ©s par ce challenge peuvent s’inscrire auprĂšs de Delphine BrĂ©ant (tĂ©l. 02 96 62 66 77).

Plus d’infos sur www.a-velo-au-boulot.fr

Une plateforme départementale pour se rapprocher des producteurs locaux

Mise en place par le Conseil dĂ©partemental des CĂŽtes d’Armor, la plateforme filierelocale22 fait la promotion des productions locales et facilite la mise en relation avec les consommateurs. Une centaine de producteurs dont esatco Paimpol sont prĂ©sents sur ce site.

Promouvoir les savoir-faire des territoires et des producteurs locaux, tel est l’objectif du site internet filierelocale 22 lancĂ© par le Conseil dĂ©partemental des CĂŽtes d’Armor. « Depuis le dĂ©but de la pandĂ©mie, le DĂ©partement s’est mobilisĂ© pour lutter contre le Covid-19, tant d’un point de vue sanitaire que sur le plan Ă©conomique, indique son prĂ©sident Alain Cadec. Le site filierelocale22 a pour but de promouvoir les savoir-faire de nos territoires et les producteurs locaux, qui sont, eux aussi, touchĂ©s par la crise. »

RĂ©alisĂ© par les services du Conseil dĂ©partemental, la plateforme web fonctionne comme un moteur de recherche pour lequel il suffit d’indiquer le nom d’une commune pour afficher et gĂ©olocaliser les productions locales environnantes. Il est Ă©galement possible d’effectuer d’autres recherches comme par type de produits par exemple. « GrĂące Ă  cet outil, nous allons plus loin pour favoriser la mise en relation entre les producteurs et l’ensemble des consommateurs. Nous avons la chance de pouvoir disposer, partout en CĂŽtes d’Armor, de produits d’excellente qualitĂ©, poursuit Alain Cadec. Nous espĂ©rons ainsi participer Ă  la valorisation de cette richesse, humaine, gastronomique et culturelle. »

Chaque jeudi, esatco Paimpol propose la vente directe de ses produits bio sur le site de Plourivo.

Plus d’une centaine de producteurs locaux sont actuellement recensĂ©s sur la plateforme dĂ©partementale. Parmi eux, l’ESAT de Plourivo prĂšs de Paimpol, gĂ©rĂ© par l’Adapei-Nouelles CĂŽtes d’Armor, qui organise chaque jeudi, de 10 h Ă  13 h 30, une vente directe de lĂ©gumes frais et bio, aux portes de son atelier maraĂźchage. Renseignements au 02 96 55 41 30.

Accédez à la plateforme départementale en ligne en cliquant ici : www.cotesdarmor.fr/filierelocale22

Pour Denis, c’est l’atelier-travail à la maison !

La crise du coronavirus bouleverse la façon de travailler et pas seulement dans le monde des bureaux. A LoudĂ©ac, des parents ont amĂ©nagĂ© un mini-atelier dans le sous-sol du domicile familial pour leur fils Denis qui ne peut se rendre Ă  l’ESAT. Une expĂ©rience trĂšs positive.

ConcentrĂ© et appliquĂ©, il fait glisser sa burette de colle sur les bordures du carton. Puis il pose dĂ©licatement le transparent PVC avant d’enchaĂźner avec un autre support. En ce dĂ©but du mois de juin, Denis assure le collage de fenĂȘtres pour la fabrication de boĂźtes de volaille destinĂ©es Ă  l’abattoir de dindes Ronsard basĂ© Ă  Bignan dans le Morbihan. Un travail dont il a l’habitude depuis plusieurs annĂ©es, sauf qu’il n’est pas Ă  l’ESAT mais dans le garage de ses parents oĂč un mini-atelier a Ă©tĂ© spĂ©cialement amĂ©nagĂ© pour lui.

Un exemple Ă  suivre

OpĂ©rĂ© pour des problĂšmes cardiaques, Denis (36 ans) est considĂ©rĂ© comme une personne Ă  risque et ne peut pas pour l’instant retourner Ă  l’ESAT, malgrĂ© les rĂšgles de sĂ©curitĂ© sanitaire relatives aux gestes barriĂšres et Ă  la distanciation. « Pour lui, l'activitĂ© Ă  l’ESAT ne pouvait pas s’arrĂȘter comme ça, du jour au lendemain Â», confie Christine, sa maman qui a eu la bonne idĂ©e de solliciter l’établissement pour dĂ©localiser le travail de son fils Ă  la maison. Une demande acceptĂ©e par la direction et qui rĂ©pond aux directives de l’Agence RĂ©gionale de SantĂ© favorisant « le maintien au domicile des travailleurs en situation de handicap prĂ©sentant des risques de santĂ© les rendant plus vulnĂ©rables face Ă  l’épidĂ©mie de coronavirus. Â»

Moniteur de l’atelier impression et conditionnement du cartonnage Ă  esatco LoudĂ©ac, Thierry Jouan se rĂ©jouit de cette heureuse initiative. « Denis maĂźtrise parfaitement le collage de fenĂȘtres sur carton. Il y est habituĂ© et n’a pas besoin de l’aide de son moniteur. Nous sommes trĂšs satisfaits et fiers de son travail. » GĂ©rard et Christine le sont tout autant, sinon plus. Le papa comme la maman se fĂ©licite de cette situation imaginĂ©e au cours du confinement et mise en place Ă  partir du 11 mai. « Depuis deux mois et demi, le temps est long. Il faut s’occuper et ce n’est pas simple. Avec ce travail, notre fils garde toujours un pied Ă  l’ESAT, il ne perd pas la main. C’est trĂšs important pour lui et aussi pour nous parents. Cela montre que des personnes qui ne peuvent retourner Ă  l’atelier ont la possibilitĂ© de produire du travail Ă  la maison. C’est une belle expĂ©rience ! Â» Un exemple Ă  suivre.

« Moralement, ça fait du bien de se rendre utile pour les autres »

PassionnĂ©e par la couture, LĂ©naĂŻg Gaillard a confectionnĂ© plus de 500 masques en tissu. L’éducatrice spĂ©cialisĂ©e en a offert la moitiĂ© aux salariĂ©s et aux personnes accompagnĂ©es du pays de Guingamp dont ceux du foyer d’hĂ©bergement Foch qu’elle s’apprĂȘte Ă  retrouver aprĂšs plus de deux mois d’absence.

Depuis quelques jours, LĂ©naĂŻg Gaillard a laissĂ© sa vieille machine Ă  coudre au repos. L’épaisseur des tissus utilisĂ©s pour confectionner des masques a fait souffrir la Triomph familiale qui commence Ă  battre de l’aile. « Je pense que c’est son dernier round de couture, juge l’éducatrice spĂ©cialisĂ©e de Guingamp. Elle a parfois tournĂ© huit heures dans la journĂ©e et les grandes sĂ©ries, elle n’aime pas
 »

Machine Ă  bout de souffle, mais couturiĂšre Ă  l’enthousiasme intact. En deux mois, LĂ©naĂŻg Gaillard a cousu plus de 500 masques de protection, tout d’abord destinĂ©s aux pompiers de Guingamp, au personnel soignant de l’hĂŽpital, aux caissiĂšres des grandes surfaces, puis aux salariĂ©s et aux personnes accompagnĂ©es dans les Ă©tablissements de l’Adapei-Nouelles. « Etant asthmatique, j’ai Ă©tĂ© contrainte de rester chez moi. ConfinĂ©e Ă  la maison, je ne pouvais pas rester sans rien faire, alors j’ai ressorti la machine Ă  coudre. La couture est un hobby, j’en fais depuis longtemps. Il n’y a pas besoin d’avoir un super niveau en couture pour fabriquer des masques. En rĂ©alitĂ©, c’est assez simple. Il suffit juste d’avoir du temps et du matĂ©riel. Â»

Avec des draps en lin

Une fois lancĂ©e aux commandes de sa machine, LĂ©naĂŻg Gaillard y a mis tout son cƓur. « Moralement, ça fait du bien de se rendre utile pour les autres Â», notamment pour les personnes qu’elle accompagne au foyer d’hĂ©bergement Foch Ă  Guingamp qui n’ont pas hĂ©sitĂ© Ă  l’appeler et Ă  la remercier. Tout autant que les salariĂ©s des Ă©tablissements, « ils sont trĂšs contents de porter un masque lĂ©ger et de bonne composition, issu de draps anciens en lin. GrĂące Ă  ces tissus, une centaine de masques ont pu ĂȘtre rĂ©alisĂ©s. Avec une double Ă©paisseur, ils protĂšgent idĂ©alement contre le virus et permettent de bien respirer. Â»

RĂ©cupĂ©rĂ©s par Sandra Louis, directrice-adjointe du pĂŽle adultes, les masques ont rapidement trouvĂ© preneur au SAVS, Ă  l’ESAT ou encore dans les foyers dont celui du centre-ville guingampais. Un Ă©tablissement qu’elle a hĂąte de retrouver la semaine prochaine. « J’ai reçu le feu vert de la mĂ©decine du travail. Toutes les conditions sont rĂ©unies pour que je reprenne. Â» En fonction des besoins, LĂ©naĂŻg se dit prĂȘte Ă  rĂ©pondre Ă  la demande. PrĂȘte Ă  remettre du fil dans la bobine et Ă  relancer sa vieille machine, pour un dernier round de couture.

« Dans les CĂŽtes d’Armor, le terreau est favorable pour faire face Ă  la crise »

Depuis le dĂ©but de la crise du Covid-19, AurĂ©lie Le QuĂ©ment est l’interlocutrice privilĂ©giĂ©e des acteurs du secteur du handicap. En poste dans les CĂŽtes d’Armor depuis dĂ©cembre, la responsable du pĂŽle « personnes handicapĂ©es » Ă  l’Agence RĂ©gionale de SantĂ© (ARS) tĂ©moigne de la dynamique inter-associative pour rĂ©pondre, souvent dans l’urgence, aux besoins des acteurs locaux et des usagers.

Entretien

En tant que responsable du pĂŽle « personnes handicapĂ©es Â» Ă  l’ARS des CĂŽtes d’Armor, quel est votre rĂŽle dans la gestion de la crise sanitaire ?

Je suis chargĂ©e de dĂ©cliner les stratĂ©gies rĂ©gionales et nationales sur le territoire en m’appuyant Ă©galement sur les initiatives locales des acteurs, et ce en lien Ă©troit avec les partenaires que sont le Conseil dĂ©partemental, la MDPH et l’Éducation Nationale par exemple. Mon rĂŽle est de suivre la situation des Ă©tablissements ayant des cas de Covid suspects ou confirmĂ©s, de veiller Ă  la mise en place des mesures sanitaires adĂ©quates, de venir en appui sur le plan RH par la mobilisation des ressources disponibles, de venir en soutien aux opĂ©rateurs avec des rĂ©unions rĂ©guliĂšres pour partager les questionnements. Je m’assure de la bonne comprĂ©hension des consignes et des diffĂ©rents protocoles sanitaires. Je suis Ă©galement chargĂ©e d’attribuer les dotations hebdomadaires en masques pour les Ă©tablissements du secteur du handicap et d’en assurer le suivi.

La polyvalence de votre poste prime avant tout


Dans un tel contexte, on est amenĂ© Ă  sortir un peu de ses missions habituelles. A titre d’exemple, j’ai Ă©tĂ© appelĂ©e Ă  prĂȘter main forte sur l’offre ambulatoire dans le secteur libĂ©ral et Ă  suivre le dĂ©pistage collectif dans les structures d’hĂ©bergement, notamment en Ehpad.

Durant cette crise sans prĂ©cĂ©dent, avez-vous participĂ© Ă  des dĂ©marches de coopĂ©ration et d’entraide entre les organismes gestionnaires ?

Bien sĂ»r et cela fait partie de mes missions. J’interviens auprĂšs de l’ensemble des structures gestionnaires qui Ɠuvrent dans le champ du handicap, Ă  la fois celles qui sont sous compĂ©tence de l’ARS ou Ă  compĂ©tence partagĂ©e avec le Conseil dĂ©partemental. Mon rĂŽle est de susciter ces dĂ©marches de coopĂ©ration et d’entraide. Je suis lĂ  pour rassurer les organismes gestionnaires et faire le lien entre tous les acteurs, notamment mettre en lien des besoins de renfort en RH dans les Ehpad avec des professionnels des Ă©tablissements du secteur handicap qui avaient des possibilitĂ©s en dĂ©but de crise. Durant cette pĂ©riode, j’ai pu constater que dans les CĂŽtes d’Armor, la dynamique inter-gestionnaire est trĂšs forte. Le terreau est favorable pour faire face Ă  la crise et construire des projets Ă  dimension dĂ©partementale.

La cellule de crise au siĂšge de l'Adapei-Nouelles CĂŽtes d'Armor pendant le confinement.

Cette dynamique dont vous parlez a-t-elle Ă©tĂ© un atout dans la mise en place des unitĂ©s de confinement pour les personnes qui seraient touchĂ©es par le Covid-19 ?

Dans les CĂŽtes d’Armor, nous n’étions pas en capacitĂ© de mettre en place un centre dĂ©diĂ© Covid dans chaque association gestionnaire. La rĂ©ponse Ă  cette offre ne pouvait se faire que par le biais du partenariat. Certaines associations y ont rĂ©flĂ©chi, comme Quatre Vaulx Les Mouettes qui a Ă©tudiĂ© la faisabilitĂ© d’une unitĂ© pour adultes Ă  l’internat de LanguĂ©dias, mais le projet n’a pas pu voir le jour.

Pour ouvrir une unitĂ© de confinement adultes, on ne pouvait pas uniquement s’appuyer sur un seul gestionnaire. Ce projet est aujourd’hui portĂ© par l’Association HospitaliĂšre de Bretagne (AHB) avec des locaux mis Ă  disposition par l’Association Française contre les Myopathies (AFM) et un personnel d’intervention issu de plusieurs associations dont l’IME Les VallĂ©es de Dinan, Quatre Vaulx Les Mouettes et l’APAJH 22. GrĂące Ă  la collaboration de toutes ces associations, le projet a pu voir le jour.

Et concernant le secteur enfance ?

L’Adapei-Nouelles CĂŽtes d’Armor s’est tout de suite mobilisĂ©e pour rĂ©pondre Ă  cette offre Ă  vocation dĂ©partementale et accueillir des enfants Ă  domicile ou suivis par d’autres structures. Cette association a Ă©tĂ© trĂšs rĂ©active dans la mise en place de cette unitĂ©. Elle dispose d’une force de frappe sur le territoire. Son siĂšge social s’est montrĂ© disponible. Il vient en soutien et permet de construire des projets trĂšs intĂ©ressants, Ă  l’image de ce dispositif innovant tant par ses objectifs que par sa mise en Ɠuvre.

D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, comment jugez-vous la mobilisation des associations costarmoricaines ?

On sent qu’il y a dĂ©jĂ  des habitudes de travail et de coopĂ©ration trĂšs ancrĂ©es dans le dĂ©partement grĂące au groupement d’associations Handi-Cap 22. ces habitudes se sont renforcĂ©es pendant la crise, par l'intĂ©gration des gestionnaires publics aux projets portĂ©s par Handi-Cap 22 par exemple. La bonne interconnaissance des acteurs facilite la mise en place de projets Ă  visĂ©e dĂ©partementale comme celui de la crĂ©ation des unitĂ©s de confinement. Quand il a fallu trouver du personnel volontaire pour intervenir sur l’unitĂ© adultes de Saint-Brieuc, on a rapidement eu des accords Ă©manant des associations.

En pĂ©riode de dĂ©confinement, comment s’organise votre travail avec les associations ?

Pour l’heure, l’Agence RĂ©gionale de SantĂ© reste toujours fortement mobilisĂ©e sur la gestion de la crise. Chaque jour Ă  la dĂ©lĂ©gation territoriale des CĂŽtes d’Armor, nous avons un temps dĂ©diĂ© entre les cadres et la direction pour partager les derniĂšres actualitĂ©s et les mesures principales Ă  prendre pour organiser le travail.

Vous ĂȘtes confiante et optimiste pour la suite de la gestion de crise ?

Oui car nous avons des acteurs trĂšs engagĂ©s qui, jusqu’ici, ont respectĂ© de façon exemplaire les diffĂ©rents protocoles sanitaires. Quand j’ai reçu les plans de reprise d’activitĂ© progressif pour le dĂ©confinement, j’ai constatĂ© toute la vigilance des partenaires et des opĂ©rateurs Ă  l’application des protocoles sanitaires, des mesures barriĂšres, des rĂšgles de nettoyage et de dĂ©sinfection pour Ă©viter l’arrivĂ©e du virus dans leurs structures.

Le confinement et le dĂ©confinement sont deux phases extrĂȘmement diffĂ©rentes dans la gestion de la crise. En raison des inquiĂ©tudes et des craintes des partenaires et des familles, le dĂ©confinement prend plus de temps dans la mise en Ɠuvre. Il doit s’organiser de maniĂšre progressive pour Ă©viter le risque d’une deuxiĂšme vague et de contaminations dans les structures accueillant des personnes en situation de handicap qui ont Ă©tĂ© jusqu’ici prĂ©servĂ©es. Des mesures fortes ont Ă©tĂ© mises en place dans le dĂ©partement pour tester tout cas suspect avec l’organisation de la quatorzaine et de l’isolement pour freiner le plus tĂŽt possible la chaĂźne de contamination.

Propos recueillis par LoĂŻc Tachon.