« Dis, c’est comment dans ta tête? Il pleut, il vente, ça cogne, ça tambourine, ça tempête ou bien c’est calme, plat, doux, blanc, pur, cotonneux, résonnant. Je te scannérise le cerveau depuis des années, mais je ne comprends pas ce qu’y vois, ce que je n’y vois pas. Comme un buffet renversé où les tiroirs pendent, brinquebalants. Un distributeur de bonbons, sur lequel la tirette fait résistance. Il me faut un télescope ou un microscope pour y voir à l’intérieur? »

Clément Moutiez avait 7 ans lorsque ses parents décidèrent d’adopter, et qu’il rencontra pour la première fois sa petite sœur. Domitille, six semaines, trisomique. Travaillant à esatco Saint-Brieuc, elle a aujourd’hui 26 ans et a « dynamité » leur existence.

Avec humour et émotion, Clément nous fait partager leur vie de famille faite de grands questionnements et de scènes cocasses. Un récit politiquement incorrect qui respire la tolérance et l’amour fraternel.

Récit. « Ma soeur, cette fée carabossée », par Clément Moutiez. Carnets Nord, éditions Montparnasse, 176 pages. Prix : 14 €.

La fusion de l’Adapei et des Nouelles donne des idées. Pour témoigner du rapprochement des deux associations, Joël Cousinard, éducateur technique à l’IME de Saint-Brieuc et photographe de profession, a imaginé une exposition mettant en scène une personne accueillie à l’Adapei associée à un encadrant des Nouelles, et inversement. « Les personnes ne se connaissaient pas avant la prise de vue, raconte l’éducateur photographe. Au final, il y a eu des moments très forts, des moments magiques », notamment avec les jeunes de l’atelier Image de l’IME qui ont participé à l’éclairage des acteurs. « Chacun est venu au studio un peu stressé mais est reparti ravi. » A la plus grande satisfaction du directeur de l’IME, Didier Kieffer, à l’initiative du projet.

Inspirés du style Harcourt, ces portraits croisés noir et blanc seront visibles au siège de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor à Plérin, à partir du 4 mars. Entrée libre, du lundi au vendredi, de 9 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h. Renseignements au 02 96 62 66 77.

L’assemblée générale du 28 janvier 2016 a entériné la fusion entre l’Adapei Côtes d’Armor et l’association Les Nouelles. Les objectifs de ce rapprochement sont de mutualiser les compétences, les expertises et les moyens pour créer les meilleures conditions d’accompagnement des personnes accueillies. Cette mutualisation, « c’est optimiser le niveau de performance des deux associations, pour qu’ensemble et dans le respect de nos différences, nous puissions produire des réponses adaptées à un environnement en pleine mutation », a rappelé Jacky Desdoigts, directeur général de la nouvelle organisation baptisée Adapei – Nouelles Côtes d’Armor.

Différentes, mais complémentaires, l’Adapei Côtes d’Armor et Les Nouelles souhaitent partager et développer les savoir-faire de leurs salariés dans  les domaines du handicap mental, du handicap psychique, de l’insertion. Elles disposent désormais des ressources, des services, des ingénieries et d’un potentiel à produire de la valeur ajoutée pour venir en aide aux personnes en difficulté.

Depuis le lancement de son action de mécénat « Culture et handicap » en 2013, Groupama Loire Bretagne apporte son soutien aux projets conçus par et/ou des personnes en situation de handicap. Le but est de favoriser l’accès à la culture de ces personnes et de leur donner la possibilité de mener à bien leur projet.

En 2015, 35 000 euros ont ainsi été répartis entre 19 projets départementaux et régionaux. Le Festival Bobital décroche la palme régionale pour ses nombreuses actions de développement socio-culturel en milieu rural, avec la participation bénévole de jeunes et de personnes en situation de handicap mental dont celles des établissements de l’Adapei à Dinan et Lamballe. « L’association Bowidel propose l’intégration de manière concrète et innovante des jeunes et des adultes handicapés à l’organisation de son festival, souligne Céline Médard, directrice de la communication à Groupama Loire Bretagne. Cela concerne aussi bien l’accueil, la restauration que le tri sélectif. C’est à ce titre que le Festival L’Armor à Sons a remporté la bourse régionale Culture et Handicap. »

www.bobital-festival.fr

L’ESAT Alter Ego de l’Adapei 56 s’ouvre vers l’extérieur et met en avant les compétences de ses ouvriers à travers bon nombre d’expositions. Jusqu’à la fin de l’année, il propose de découvrir une vingtaine de peintures au siège de l'Adapei Côtes d'Armor à Plérin. Les productions des personnes sont étonnantes d’expression, de spontanéité et de créativité. Le pinceau ou les doigts sur la toile dessinent des mots et de belles histoires, remplies d’émotion.

L’ESAT d’Hennebont dispose également d’un atelier couture qui confectionne des sacs à partir de bâche ou de voile recyclée. Ces sacs de toutes les couleurs accompagnent une exposition qui contribue à révéler le talent artistique de la personne.

Exposition visible du lundi au vendredi, de 9 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h, au siège social de l'Adapei Côtes d'Armor. Entrée libre. Renseignements au 02 96 62 66 77.

La Conférence de territoire n°7 (Saint-Brieuc - Guingamp - Lannion) et ses partenaires locaux dont l’Adapei Côtes d’Armor, organisent un débat public autour de la représentation des usagers dans le système de santé : « Tous concernés par ma santé : la parole donnée aux usagers », le mardi 1^er décembre 2015, de 18h30 à 20h30, à la salle des fêtes de Plouézec (place des Droits de l’Homme à Plouézec). Entrée gratuite.

Les représentants des usagers siègent dans différentes instances (EHPAD, IME, ARS,…) afin de porter la parole des personnes malades, de leurs familles et de leurs proches, de défendre leurs intérêts et de contribuer à la définition des besoins, des attentes, des orientations ou évolutions souhaitables. La participation des représentants des usagers repose sur un engagement associatif bénévole.

Devenus des acteurs incontournables et légitimés depuis les lois de 2002 et 2009, les représentants des usagers, leurs rôle et missions restent encore trop méconnus du grand public et des professionnels. Le débat public du mardi 1^er décembre poursuit l’objectif de sensibiliser et d’informer les professionnels et le grand public mais aussi de permettre une véritable interaction avec les citoyens.

« Elle est motivée et très à l’écoute. Elle a des capacités et progresse beaucoup. » Le compliment à l’égard de Laura Crespel, jeune cuisinière du restaurant d’application Le Grand large à esatco Saint-Brieuc, est de Nicolas Adam. Une référence dans le milieu de la gastronomie. Depuis l’été dernier, le chef étoilé du restaurant La Vieille Tour à Plérin prépare Laura à l’Assiette Gourm’hand, un concours national qui valorise le travail des personnes en situation de handicap dans les services de la restauration. « Avec Stéphane Le Baron, son chef cuisinier, nous avons réfléchi à la recette. J’ai apporté mes idées en faisant partager mon expérience », souligne Nicolas Adam qui se dit « heureux » de coacher Laura, « une personne toujours souriante et attentionnée ».

A l’entraînement dans les cuisines du Grand large, rien n’a été laissé au hasard car cette année, les participants à l’Assiette Gourm’hand auront à préparer des plats gastronomiques travaillés autour d’un poisson, le Tacaud, de deux garnitures de leur choix et d’une garniture imposée, en l’occurrence du poireau. Aidé de Stéphane Le Baron qui prendra le temps d’1 h 30 la place du commis, Laura devra sortir pas moins de 10 assiettes. Une pour le président du jury, préparée exclusivement par la candidate, neuf autres pour la dégustation. « Nous avons tout mis en œuvre pour que Laura se présente au concours sans stress et qu’elle exprime toutes ses compétences, confie Nicolas Adam. Ensemble, on a amélioré la technique de travail, on a peaufiné la présentation du plat. »

Sous l’œil expert du parrain du restaurant Le Grand large, le binôme a aussi beaucoup travaillé la montre pour respecter le temps imparti entre la préparation du plat et le dressage. « Au début, on débordait de presque 20 minutes, mais on a vite rectifié le tir et ajusté le timing. » Nicolas Adam est avant tout un compétiteur. « Quand je participe, c’est pour gagner. Je veux amener Laura dans les meilleures conditions pour remporter ce concours. »

Le filet de tacaud en croûte de charbon fumé, avec une mousseline de poireaux, un picklès de choux fleur et des oignons de Roscoff, sera-t-il la recette gagnante ? Tout est possible même si l’an dernier, Pierre-Henri Masson d’esatco Dinan avait honoré l’Adapei Côtes d’Armor en décrochant la palme d’or. Membre d’honneur du jury, le lauréat 2014 sera encore présent ce samedi à Bailleul, près de Lille, pour assister à l’événement, aux côtés de Ségolène Neuville, secrétaire d’État chargée des personnes en situation de handicap. Nicolas Adam, lui, suivra le concours à distance, retenu par ses obligations professionnelles. Il attendra patiemment les SMS de Stéphane et Laura, en espérant qu’ils lui annoncent une bonne nouvelle.

Le préfet Pierre Lambert a visité pour la première fois les établissements de l’Adapei Côtes-d’Armor. Le 9 novembre 2015 à Paimpol, la délégation conduite par le directeur général de l’Adapei Jacky Desdoigts et le président Jean-Yves Herviou s’est rendue sur trois sites.

Tout d’abord, à l’ESAT de Plourivo, un établissement qui accueille des personnes en situation de handicap psychique travaillant dans le maraîchage bio, les services et les espaces verts. Puis à la résidence des Sept-Iles, premier pôle du programme Habitat Handi Citoyen, un modèle d’accompagnement individualisé qui favorise l’inclusion dans la cité pour 16 personnes.

Et enfin, à la MAS L’Archipel qui accueille des personnes atteintes de polyhandicap et de troubles du spectre autistique. Cette visite a été l’occasion pour le préfet de découvrir des dispositifs d’accompagnement innovants mis en place par l’Adapei et les nombreux projets d’évolution en cours.

Depuis trois ans, l’association Barrez la différence s’est lancée dans un projet de courts-métrages sur la sensibilisation au handicap. Après « Autisme et voile » en 2013 puis « Voile à l’aveugle » l’an dernier, cette association de Paimpol met en ligne le troisième volet de la série : « Cap sur la trisomie ».

Ce film est tout d’abord l’histoire d’une rencontre entre Gilles Le Druillennec, skipper infirme cérébral, et Bohème, une jeune fille trisomique de 9 ans, accueillie à l’IME Guy-Corlay de Saint-Brieuc. Ensemble, ils partagent une belle aventure, à la barre de La Mouette Rieuse, sur les bords du Trieux à Lézardrieux. « La maman de Bohème et sa grand-mère ont participé au tournage, précise Gilles Le Druillennec. Cette expérience leur a permis de découvrir leur fille autrement et d’admirer son autonomie. Très débrouillarde et active, elle a vite retenu le vocabulaire marin pourtant compliqué. Elle s’est montrée à l’aise avec les manœuvres mais surtout, alors qu’elle se posait des questions sur son handicap, sur son évolution, sur ce qu’elle pourrait faire plus tard, côtoyer un skipper handicapé lui a permis de se projeter. Cette aventure lui a donné de l’assurance et lui a ouvert des possibles. » La maman de Bohème confirme : « Depuis ce film et sa rencontre avec Gilles, elle ne pose plus de questions sur son handicap. Elle a pris confiance. Elle sait que demain elle pourra faire beaucoup de choses, des choses qu’elle aime, malgré sa différence. »

Cap sur la trisomie, un court-métrage de huit minutes à découvrir en cliquant ici : https://www.youtube.com/watch?v=qX1XEww2MLM