Tous en selle pour le challenge A vélo au boulot !

Se déplacer différemment, c’est possible. Organisé dans le cadre de l’opération « A vélo au boulot », le challenge des mobilités vous invite à pédaler en équipe, du 16 au 22 mai, et à comptabiliser tous les kilomètres parcourus pour tenter de remporter ensemble le trophée 2022.

Le challenge « A vélo au boulot » reprend la route du 16 au 22 mai dans les Côtes d’Armor. Objectif : « Montrer que se déplacer différemment est possible ! », rappellent les organisateurs. Le principe est simple : tous les participants (entreprises, établissements publics, associations ou écoles) comptabilisent, au sein de leur propre équipe, les kilomètres parcourus par leurs salariés durant toute une semaine et tentent de gagner ensemble le challenge.

« En pédalant, on s’aère l’esprit et on arrive au boulot bien réveillé, indiquent les membres de la dynamique association organisatrice "Vélo utile", basée à Saint-Brieuc. On lutte contre la sédentarité et on se dégourdit les jambes. Et puis, on franchit rapidement des distances de 5 à 8 km sans s’en rendre compte On va souvent plus vite qu’une automobile en ville et les temps de trajet sont toujours équivalents. »

Renseignements et inscriptions auprès de Delphine Bréant : d.breant@adapei-nouelles.fr ; tél. 02 96 62 66 77.

En savoir plus sur www.a-velo-au-boulot.fr

Colloque autisme de Saint-Brieuc : préparez votre visite sur le salon interactif

Le colloque autisme de Saint-Brieuc, ce sont des conférences et des tables rondes sur deux jours, mais aussi un salon exposants interactif, propice à de belles découvertes et à de nombreux échanges. Voici quelques-unes des nouvelles technologies et autres applications innovantes qui vous seront proposées les 29 et 30 mars 2022 dans les Côtes d’Armor.

Emoface

L’application Emoface aide les enfants et jeunes autistes qui ont des difficultés à reconnaître, à exprimer des émotions et à gérer des situations sociales. Conçu par Adela Barbulescu, chercheuse en informatique à l’Université Grenoble Alpes, ce jeu sur tablette demande à la personne de reproduire des expressions sur son visage. L’avatar 3D s’anime en mesurant son taux de réussite à reproduire l’expression. L’aspect ludique et simple d’utilisation éveille l’intérêt des enfants et leur donne envie d’apprendre et de comprendre, et donc de se concentrer sur l’exercice à réaliser. Un jeu essentiel au développement du langage corporel et verbal de la personne.

 

OTO

C'est un fauteuil adapté aux personnes autistes dont la fonction est à la fois thérapeutique et antistress. Ses parois intérieures se gonflent et viennent contenir le corps de l’utilisateur. Ce fauteuil a été réalisé par la talentueuse ébéniste-conceptrice Alexia Audrain, en collaboration avec l’IME de Blain (Adapei Loire-Atlantique).

 

Cube VR

Très attendu sur le salon du colloque autisme 2022, le cube VR est un dispositif de réalité virtuelle immersive conçu pour aider les enfants avec autisme à mieux faire face aux divers stimuli visuels et auditifs de leur environnement quotidien. Ce projet, porté par le Centre d’excellence autisme du CHRU de Tours, s’illustre par la garantie d’une restitution réaliste de l’environnement de l’enfant, grâce à des images à 180° tournées dans les lieux précis qu’il fréquente. Placé ensuite dans une cabine d’immersion à cinq faces de 3m x 3m, l’enfant est accompagné et soutenu par des professionnels de santé. Les bénéfices attendus sont nombreux : meilleure capacité de gestion de l’état émotionnel, ainsi qu’un meilleur ajustement comportemental dans la vie quotidienne.

 

Amikeo

C'est un programme d’applications sur tablette et téléphone conçu par Auticiel pour développer l’autonomie des enfants et adultes présentant des troubles neurodéveloppementaux, tels que l’autisme ou la déficience intellectuelle. Intuitives, ludiques, mobiles et personnalisables, ces applications sont de véritables outils d’assistance et d’apprentissage qui aident leurs utilisateurs à communiquer, se repérer dans le temps, effectuer des tâches en autonomie ou encore à travailler.

 

Helpicto

Helpicto est une application qui traduit les phrases parlées en suite d’images et vice-versa, des images à la voix. Riche de 40 000 pictogrammes couvrant tous les aspects de la vie quotidienne, cette application s’appuie sur plusieurs briques d’intelligence artificielle et favorisent les échanges entre la personne ayant des troubles du langage et le professionnel. Helpicto permet aussi de télécharger ses propres photos pour que les suites d’images correspondent au plus près de son quotidien.

 

Tobii

Tobii est un système de communication avec commande oculaire parfaitement étudié pour les personnes dépourvues de la parole, cherchant un appareil pour communiquer, parler, s’exprimer, échanger avec leur entourage et l’extérieur. Le curseur de la souris se contrôle avec les yeux de manière instantanée et avec haute précision.

 

e-Goliah

Les mini-jeux e-Goliah proposent une charte graphique simple, ludique et colorée, adaptée aux enfants TSA. Ils permettent de stimuler la personne dans le but d’améliorer l’attention conjointe et l’imitation. Ces deux habilités sont les clés des premières interactions sociales et de la communication. Cela favorise l’accompagnement de l’enfant hors de l’environnement clinique, tout en maintenant le lien avec les professionnels de santé.

 

JeMime

Composé d’algorithmes de reconnaissance d’émotions qui permettent d’évaluer la qualité des émotions produites par des enfants de 6 à 12 ans, JeMime a pour objectif d’aider les enfants TSA à apprendre à produire une émotion à la fois faciale et vocale par imitation et par mime d’un agent virtuel. L’enfant est mis en situation sociale et environnementale proche de sa vie quotidienne.

 

Lirec

Cette plateforme de rédaction en Facile à lire et à comprendre (FALC) propose des outils permettant la traduction d’un texte compliqué en accompagnant son utilisateur pendant le processus de simplification. Réalisée par le Laboratoire des Usages en Technologies d’Information Numériques (Lutin) en partenariat avec l’EPNAK, la plateforme Lirec aide à rendre accessible des documents en facilitant la mise en page et l’ajout d'images.

 

CoWork’HIT

C’est un centre d’innovation, d’expertises et de moyens. Sa mission principale : accompagner les entreprises, établissements de santé et médico-sociaux, associations et autres acteurs de l’innovation et du handicap.  Il propose un accompagnement à l’innovation autour de différents domaines stratégiques comme celui des assistances technologiques (ex : domotique, assistants numériques), de l’accessibilité, du handisport et de la fabrication numérique (ex : création d’aides techniques)…

 

Consultez le programme complet et inscrivez-vous au colloque autisme 2022.

Résidence Cesson Toit : « Aujourd’hui, ils sont enfin chez eux »

Justine, Élodie, Quentin, Pascal et Yves ont élu domicile dans la toute nouvelle résidence du quartier de Cesson à Saint-Brieuc. Ils témoignent.

Accoudé à la rambarde du balcon, Yvon Le Bihan apprécie la vue plongeante que lui offre son appartement sur la toute nouvelle résidence du quartier. « Regardez, c’est un beau bâtiment, lance l’ancien travailleur de l’ESAT de Saint-Brieuc, à la retraite depuis huit ans. Depuis 2020, j’ai suivi les travaux de démolition de l’ancien foyer L’Albatros puis la construction des nouveaux logements. Ils ont attendu et aujourd’hui, ils sont enfin chez eux. »

Une nouvelle vie commence pour les 19 locataires de la résidence baptisée « Cesson Toit » en référence au nom du quartier. Installé dans son logement depuis novembre 2021, Élodie Hervé savoure ce nouveau cadre de vie. « On est bien ici. C’est calme et tranquille. Je me sens tellement bien que je ne suis pas rentrée dans ma famille depuis un mois… Je prends le temps de découvrir le quartier. On est proche des commerces, on peut aller faire ses courses au Super U à deux pas de la résidence. »

[caption id="attachment_5072" align="alignnone" width="1000"] "On est bien ici. C’est calme et tranquille." Dixit Élodie Hervé, installée au rez-de-chaussée de l'un des bâtiments de la résidence Cesson Toit. © Photos Loïc Tachon[/caption]

Dans l’appartement voisin, Yves Hernot partage la même satisfaction, celle de vivre dans un logement indépendant, en toute autonomie. « Je suis libre de faire ce que je veux, confie ce passionné d’arts plastiques. Avant, j’étais en co-location au foyer Courteline. Aujourd’hui, je peux aménager mon studio comme je l’entends. D’ailleurs, j’ai envie de changer la position de mon canapé pour installer une table avec les sculptures, les poteries et les peintures réalisées au SATRA. Un jour, toutes mes créations seront exposées au bar Le République qui se situe non loin d’ici. »

La porte s’ouvre sur un nouveau logement. Cette fois, c’est Quentin Gorvel qui fait visiter son studio. « Ici, c’est le coin télé, là la cuisine, la salle de bains et la chambre ! présente le jeune jardinier de 24 ans qui travaille aux Ateliers de la Baie au sein de l’association APAJH. « Avant, je vivais chez mes parents. Désormais, je suis chez moi et je peux recevoir mes copains comme Jérémy qui habite dans un appartement de la Tour Saint-Malo juste à côté de la résidence. On se retrouve tous dans le même quartier. On peut donc se voir facilement. C’est cool ! »

Né à Saint-Brieuc et heureux de revenir aux sources, Pascal Gibaud a beaucoup changé d’adresse avant de poser ses valises à la résidence Cesson Toit. De la rue de Gouédic au boulevard de la Manche et la rue de Lisbonne, en passant par l’internat de l’Impro à Saint-Quihouët, le bourg de Plaintel proche de l’ESAT, la commune de Saint-Carreuc dans une famille d’accueil et le foyer Courteline, le Briochin de 48 ans en est à son huitième logement. « On pourrait m’appeler le voyageur », rigole Pascal qui considère son nouvel appartement comme « le plus chouette, le plus beau ! » Le plus adapté à ses besoins aussi ? « Quand on a un problème, on peut se rendre au bureau des éducateurs. Ils sont toujours là pour nous aider. »

Ce samedi matin, Justine Lambolé est en plein ménage. « Je viens juste de recevoir une table en verre et je suis en train de ranger toutes mes affaires, s’excuse la jeune femme qui travaille à mi-temps à la blanchisserie esatco de Saint-Brieuc. J’aménage mon petit logement à mon goût. J’ai envie de relooker l’espace pour avoir plus de place. Franchement, ce logement, il me plaît et je m’y sens bien. On est tous heureux ici. » Aujourd’hui, ils sont enfin chez eux !

A lire aussi : A Saint-Brieuc, vingt logements au cœur d’un village

[caption id="attachment_5073" align="alignnone" width="1000"] Du haut de son appartement, Yvon Le Bihan apprécie la vue sur la résidence Cesson Toit et le quartier est de la ville de Saint-Brieuc. © Photos Loïc Tachon[/caption]

A Saint-Brieuc, vingt logements au cœur d’un village

Une nouvelle résidence a ouvert ses portes à Saint-Brieuc. Un équipement flambant neuf, ouvert sur le quartier et la ville.

Des bâtiments blancs à ossature bois, des appartements individuels répartis en îlots dans un environnement aéré… A l’angle de l’avenue du Havre et de la rue de la Croix-Rouge, la résidence attire le regard. Sorti de terre l’été dernier sur le terrain de l’ancien foyer d’hébergement L’Albatros, cet équipement géré par l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor compte depuis l’automne 19 locataires et un accueil temporaire qui ne tarissent d’éloges sur leur nouveau lieu de vie (lire par ailleurs). Un lieu de vie résolument ouvert sur le quartier et sur la ville. « Ces logements traversants orientés est-ouest ont été conçus de telle sorte qu’ils dialoguent avec la rue et le cœur des îlots formant un village, explique Fanny Robert du cabinet d’architectes Dunet & associés à Saint-Brieuc. Ils sont ainsi parfaitement intégrés à l’environnement et ouverts sur le quartier, sur la ville. »

[caption id="attachment_5083" align="alignnone" width="1000"] La résidence Cesson Toit compte 20 logements privatifs répartis en îlots formant un village. © Photos Loïc Tachon[/caption]

La résidence Cesson Toit accueille des adultes qui exercent une activité professionnelle dans la journée, en milieu ordinaire ou en ESAT. Elle s’inscrit dans une logique d’inclusion, comme l’affirme le directeur général de l’association gestionnaire, Frédéric Gloro : « La résidence n’est en aucun cas recluse sur elle-même. Elle a pour vocation de s’ouvrir aux autres, de tisser des liens avec son environnement. Les voisins qui côtoient chaque jour la résidence ont la possibilité de la traverser et, dans une certaine mesure, de profiter de certaines de ses installations comme le tiers lieu, véritable espace de citoyenneté et de partage. »

Cet espace se veut convivial et fédérateur avec des salles aux dimensions adaptées pour une diversité d’usages et d’activités (réunions, cafétaria, cuisine, jeux) à destination des associations, clubs, comités de quartier, familles, étudiants et scolaires. « Au-delà d’un droit de vivre comme tout citoyen, cette dynamique inclusive permet d’exister à travers l’implication des personnes dans un vrai projet de quartier dont elles seront à l’initiative et non simples bénéficiaires, complète Frédéric Gloro rappelant que l’intégration des personnes est facilitée par un environnement disposant de nombreux services de proximité (supermarché, banque, pharmacie, poste, médecins, commerces,...) proches du bourg de Cesson et des services de transport (bus et arrêt à proximité directe) contribuant à gagner en autonomie. »

A lire aussi : Résidence Cesson Toit : "Aujourd'hui, ils sont enfin chez eux !"

Joel Swendsen : « Avec cette multitude d’applications mobiles, c’est le Far West ! »

Spécialiste des technologies mobiles dans la recherche et la prise en charge des troubles mentaux, Joel Swendsen participera au colloque autisme de Saint-Brieuc, les 29 et 30 mars, à Saint-Brieuc. L’un des chercheurs les plus cités au monde en 2021 met en garde les utilisateurs face à la prolifération incontrôlée d’applications de santé mentale sans preuve d’efficacité. Explications.

Dans la liste des chercheurs les plus cités au monde en 2021, on retrouve le nom de Joel Swendsen. Comment ce classement est-il établi ?

Le but d’un scientifique, c’est de partager et de diffuser ses connaissances qui ne sont pas faites pour rester dans un tiroir. Nos travaux doivent être publiés et critiqués par nos pairs pour faire avancer les choses. Les articles publiés dans des revues nationales ou internationales sont ainsi jugés et appréciés au sein de la communauté scientifique. Ils peuvent être cités à leur tour par d’autres chercheurs dans de nouvelles publications. Et ce sont précisément ces citations qui sont prises en compte pour établir la liste des scientifiques les plus cités au monde.

Quelle a été votre réaction lors de la publication des résultats ?

Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai fait des sauts en arrière et j'ai fêté ça pendant 24 heures avant de revenir au travail (rires). Plus sérieusement, j’ai été agréablement surpris car je ne m’y attendais pas. Je ne pensais vraiment pas que mon nom figurerait dans le top des scientifiques les plus cités au monde. C’est cool et très valorisant pour moi en tant que chercheur. Mes sauts en arrière sont désormais terminés et j’ai pu retourner au travail malgré quelques douleurs musculaires...

Au colloque autisme de Saint-Brieuc, vous interviendrez sur les bénéfices et les risques des troubles mentaux à travers l’utilisation et le développement des technologies mobiles, un domaine dans lequel vous êtes devenu un pionnier…

Depuis plusieurs années, je m’intéresse à la question de la comorbidité et à une grande diversité de troubles comme les troubles du neurodéveloppement et l’autisme mais aussi ceux liés à la schizophrénie et aux addictions. Mes recherches portent sur la compréhension des facteurs de risque et les causes des troubles mentaux à travers l’utilisation des technologies mobiles. De nombreuses applications, programmes et logiciels développés avec les nouvelles technologies sont aujourd’hui disponibles à la personne à partir d’un ordinateur fixe ou d’un appareil mobile comme le smartphone et la tablette. Je m’intéresse à toutes ces technologies mobiles qui permettent aux chercheurs d’accéder à la vie quotidienne des personnes affectées par des difficultés psychologiques ou des troubles mentaux.

Ces technologies mobiles sont-elles récentes ?

Certains appareils datent d’il y a une quinzaine d’années. Globalement, on constate une explosion du nombre d’applications mobiles. Dans le domaine de la santé en général, on en compte plus de 300 000 dont 10 000 dédiées aux différents troubles mentaux. Ces 10 000 applications sont disponibles sur Apple store et Google Play notamment. Moins d’un tiers d’entre elles ont été développées par des experts de la santé mentale, des psychologues ou encore des psychiatres. Ce sont des personnes bienveillantes mais elles n’ont pas une expertise particulière dans le domaine de la santé mentale.

Cela pose question, en effet…

Sachant que 4% des applications sont fondées sur les preuves d’efficacité, cela veut dire que 96% de ces apps sont mises sur le marché, à la disposition de la communauté, sans savoir si elles apportent une aide à la personne. Les personnes atteintes de troubles mentaux peuvent penser qu’elles téléchargent des outils thérapeutiques sûrs et valides alors que ce n’est pas le cas.

Les technologies mobiles ont révolutionné la recherche dans le domaine de la santé mentale mais concernant la prise en charge, c’est la cacophonie, c’est le Far West ! Imaginons que vous ayez un problème quel qu’il soit et pour lequel vous avez besoin d’aide, comment faites-vous pour vous y retrouver parmi toutes ces applications ? Comment un utilisateur va trouver la bonne application ? Il se sent perdu… Pour lui, la solution est aujourd’hui de trouver l’application grâce au label de dispositif médical mais c’est très complexe...

[caption id="attachment_5046" align="alignnone" width="640"] Joel Swendsen est psychologue clinicien et directeur de recherche au CNRS de Bordeaux. © Photos Bordeaux Neurocampus.[/caption]

Alors que faire ?

Le génie est sorti de la bouteille et aujourd’hui, on ne peut plus le remettre à l’intérieur de la bouteille. En revanche, il est possible de reprendre le contrôle et d’aider les gens à trouver la bonne application. Il faut pour cela informer les cliniciens des applications disponibles fondées sur les preuves et développées par les experts du domaine. Il existe aussi des sites web crédibles émanant de différentes associations dont certaines ont répertorié et classé les applications selon leur efficacité et leur utilité. Cependant, il y a d’autres risques pour lesquels nous n’avons pas de réponse.

De quels risques parlez-vous ?

Le simple fait de télécharger une application pour un problème de santé mentale pouvait donner l’impression à la personne qu’elle est prise en charge et qu’elle n’a pas besoin de consulter un spécialiste. De plus, la crise sanitaire n’a pas arrangé les choses. En deux ans, notre société a profondément évolué vers le distanciel et les nouvelles technologies. Jamais dans l’histoire de l’humanité, nous avons été si dépendants d’internet et de la communication à distance. Malgré les bénéfices des applications, les dépendances s’accentuent.

Etes-vous optimiste pour l’avenir ?

Oui je le suis. Il faut juste prendre le taureau par les cornes et relever les défis actuels qui ne sont pas insurmontables. On peut trouver des solutions. Il faut clairement discuter des problèmes et des promesses. L’autre jour, j’ai téléchargé des applications pour aider les gens qui font des tentatives de suicide. Si on lit les conditions d’utilisation, ce qu’on fait rarement en réalité, elles disent très clairement que l’application ne fournit pas les informations sur lesquelles vous « devez compter ». Elle se dédouane de toute responsabilité légale.

En revanche, on peut compter sur la communauté des associations, celle des patients, de leurs familles et de leur entourage. Ces associations ont fait des progrès considérables dans le domaine de l’autisme et de la santé mentale. Elles ont construit une plateforme d’informations bienveillante et sérieuse pour venir en aide aux personnes dans ce domaine. On peut fier de leur travail. Lors du colloque autisme de Saint-Brieuc, je citerai quelques associations qui ont trié et classé des applications qui, demain, feront partie de l’accompagnement et de la prise en charge des personnes atteintes de troubles du spectre de l’autisme.

(1) Joel Swendsen a reçu le prix Marcel Dassault « Chercheur de l’année » 2014 de la Fondation Fondamental et le Grand Prix Halphen de l’Académie des sciences en 2019.

Consultez le programme du colloque 2022 et inscrivez-vous !

Trois présidents de CVS font leur entrée au conseil d’administration de l’Adapei-Nouelles

« Rien pour nous sans nous ». Le slogan légué par "Nous aussi", l’association pionnière d’auto-représentants pour les personnes en situation de handicap, est plus que jamais d’actualité à l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor. Trois présidents de Conseil à la Vie Sociale (CVS), issus du Trégor, font leur entrée au conseil d’administration de l’association : Maëll Coquil (IME Tréguier), Philippe Josse (esatco Tréguier) et Stéphane Le Batard (foyer d’hébergement de Minihy-Tréguier).

« Nous sommes contents et fiers d’avoir été désignés, ont déclaré les nouveaux élus à l’issue du vote. Cela va être une belle expérience. A nous d’en profiter et de prendre confiance pour dire les choses. On n’a pas peur de parler et d'exprimer nos idées, on est là avant tout pour défendre les droits des personnes de l'association. »

Les présidents de CVS et leurs suppléants au conseil d’administration

Dispositif enfance. Titulaire : Maëll Coquil (IME Tréguier) ; suppléante : Manon Bouchez (IME Saint-Brieuc).

Pôle adulte production. Titulaire : Philippe Josse (esatco Tréguier) ; suppléante : Dorine Rivoalen (esatco Paimpol).

Pôle adulte habitat. Titulaire : Stéphane Le Batard (foyer d’hébergement de Minihy-Tréguier) ; suppléante : Mélanie Guézou (foyer d'hébergement de Saint-Brieuc).

Trombinoscope des 25 présidents de Conseil à la Vie Sociale de l'Adapei-Nouelles Côtes d'Armor 

Élections 2022 : pour que la société cesse d’exclure les personnes en situation de handicap

À l’approche des élections présidentielles et législatives 2022, le réseau Unapei se mobilise et interpelle les candidats à travers un plaidoyer constitué de plusieurs revendications.

De nombreux professionnels médico-sociaux et sociaux ressortent épuisés de ces longs mois de crise. Trop de personnes en situation de handicap sont encore en danger, privées de soins et d’activités essentielles à leur vie. Leurs droits fondamentaux, d’ores et déjà peu respectés en France, sont aujourd’hui totalement bafoués. Trop de familles, abandonnées par la société, sacrifient encore leurs vies personnelles et professionnelles pour s’occuper de leur proche handicapé. Acteur de l’accompagnement, l’Unapei est le témoin des atteintes insupportables que subissent les personnes en situation de handicap et leurs aidants familiaux, depuis plusieurs années, en violation de leurs droits. Ils restent, en 2022, toujours exclus de la société dans laquelle ils vivent. Est-ce normal ?

Vivre dans une société qui cesse d’exclure les personnes en situation de handicap, c’est possible. Mais comment faire ?

Les personnes en situation de handicap et leurs proches ont, plus que jamais, besoin d’un accompagnement digne, de qualité, adapté aux besoins et aux attentes de chacun, dans une société pensée pour eux et avec eux !

Pour cela, l’Unapei énonce dans ses propositions plusieurs préalables :

- un accompagnement personnalisé et de qualité nécessite d’avoir des professionnels médico-sociaux qualifiés et formés, en nombre suffisant ;

- un accès à une gamme suffisante d’offres de services d’accompagnement est la condition d’une vie digne et incluse dans la société ;

- une société dite inclusive est une société qui s’adapte aux situations de handicap, pas l’inverse !

Nos concitoyens en situation en handicap doivent, sans conditions restrictives et avec les accompagnements de qualité nécessaires, avoir accès aux mêmes droits que tous les autres citoyens : liberté de choisir sa vie, de décider de son lieu de vie, de ses loisirs, de s’épanouir, d’avoir accès à la santé mais aussi avoir la possibilité de s’informer, de se former, de travailler, de subsister à ses besoins…

Il convient ainsi de :

- Soutenir par des moyens supplémentaires la création de nouvelles solutions d’accompagnement. Faute d’offre de places et de services en nombre suffisants en France, trop de personnes sont « sans solutions » : parfois l’accompagnement qui leur est proposé l’est par défaut et donc n’est pas - ou plus - adapté, voire cet accompagnement est maltraitant : amendement Creton ; listes d’attente ; réponses partielles… ;

- Soutenir l’autonomie des personnes quel que soit leur lieu de vie et quel que soit leur activité ;

- Lever les freins administratifs qui entravent les choix de vie des personnes : revoir le système des orientations MDPH, simplifier l’offre d’accompagnement et garantir l’équité territoriale de l’offre  ;

- Lever les freins administratifs et règlementaires qui entravent l’effectivité des droits des personnes en établissements : par exemple, liberté d’aller et venir en révisant la réglementation des règlements départemental d’aide sociale (RDAS).

[caption id="attachment_5030" align="alignnone" width="1000"] L’Unapei, association de défense des droits des personnes en situation de handicap, alerte depuis plusieurs mois sur la crise profonde que traverse le secteur du handicap.[/caption]

L’Unapei exige des engagements pour une véritable politique du handicap

A un mois de l’élection présidentielle, le handicap reste encore un enjeu peu discuté, pensé et réfléchi par les 12 candidats. Si quelques promesses sont émises, les candidats se doivent de proposer une véritable politique publique du handicap construite sur des données fiables et partagées à laquelle doit s’adosser des financements pérennes et actualisés en fonction de besoins identifiés et chiffrés.

Une politique publique du handicap efficace et adaptée aux personnes concernées suppose de :

- Dédier des moyens financiers pérennes pour l’accompagnement des personnes en situation de handicap par une loi de programmation budgétaire pluriannuelle en prenant en compte les besoins particuliers des personnes dont le handicap nécessite des accompagnements complexes ;

- Renforcer les missions de la CNSA pour assurer une réelle évaluation des besoins des personnes ainsi que l’évaluation des besoins de financements y afférant ;

- Construire une protection sociale adaptée aux besoins des personnes en situation de handicap et de leurs familles, dans le cadre de la 5ème branche de la sécurité sociale ;

- Construire une véritable filière de formation des métiers du « prendre soin », tenant compte des recommandations scientifiques et des évolutions sociétales ;

- Investir dans la recherche, développer la recherche participative et la rendre accessible aux personnes concernées ;

- Faire de la protection juridique des majeurs une véritable politique publique, ce qui induit une réelle coordination interministérielle entre le ministère des affaires sociales et le ministère de la Justice.

Consultez le document complet des revendications de l’Union nationale en cliquant ici : Plaidoyer Unapei Mars 2022

Unapei. Mouvement citoyen de 900 000 personnes accompagnées, familles, amis, professionnels et bénévoles, l’Unapei œuvre, depuis 60 ans, pour que les personnes en situation de handicap intellectuel et cognitif (personnes avec déficience intellectuelle, avec troubles du spectre autistique, troubles du comportement ou troubles psychiques, ou en situation de polyhandicap) accèdent aux mêmes droits que tous. L’Unapei est aujourd’hui un réseau de 350 associations membres dont fait partie l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor.

Claire Compagnon sera présente au colloque autisme de Saint-Brieuc

« Une très bonne nouvelle ! » C’est la réaction des organisateurs du colloque autisme de Saint-Brieuc qui accueilleront Claire Compagnon, les mardi 29 et mercredi 30 mars 2022. La déléguée interministérielle à la stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neuro-développement a annoncé sa présence aux deux journées du colloque national qui s’articuleront autour de trois questions majeures : en quoi l’innovation et les nouvelles technologies peuvent-elles être une opportunité voire un atout pour les personnes avec Troubles du Spectre de l’Autisme ? Comment reconnaître l’atout et l’opportunité pour une société d’inclure des personnes avec TSA ? Quels défis allons-nous devoir relever pour accompagner les aidants dans ce bouleversement des pratiques ?

Dans la stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neuro-développement, le premier engagement posé est de « remettre la science au cœur des politiques publiques ». Les défis à relever sont importants et les différents axes de travail posés dans la stratégie seront débattus lors du colloque autisme de Saint-Brieuc, en présence de Claire Compagnon.

Consultez le programme complet du colloque autisme 2022 et inscrivez-vous en ligne !

Mohamed Chetouani : « Les usagers sont au centre des solutions innovantes »

Chercheur en robotique et coordinateur du LiLLab au sein de l’Institut des systèmes intelligents et de robotique (ISIR) à Paris Sorbonne Université, Mohamed Chetouani interviendra lors de la première journée du colloque autisme de Saint-Brieuc (29-30 mars 2022) dédié à l’innovation et aux nouvelles technologies en faveur des personnes TSA ou TND. Entretien.

Pr Mohamed Chetouani, on vous présente comme un expert de l’interaction humain-machine et de la robotique sociale. De quoi s’agit-il précisément ?

Dans la robotique, on s’intéresse le plus souvent à l’interaction physique, c’est-à-dire des robots qui portent des objets. Dans notre domaine de compétences, on parle de robots en interaction avec des personnes sur un volet très proche de la communication humaine, verbale avec la voix et non verbale avec les gestes, la prosodie, l’expression faciale, les postures, les mouvements… Ce sont ce qu’on appelle des signaux sociaux qui vont permettre l’interaction sociale. On travaille beaucoup avec des personnes neurotypiques non porteuses de handicap mais il est aussi très intéressant de proposer des robots et des systèmes interactifs à un partenaire humain ayant des troubles de la communication sociale et en particulier du neurodéveloppement.

Vous êtes coordinateur du LiLLab (Living & Learning Lab Neurodéveloppement), un projet dédié à l’évaluation des nouvelles technologies, ainsi que des méthodes éducatives et pédagogiques innovantes utilisées auprès des personnes avec TND. Quelles sont vos missions ?

Dans le cadre de la stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neurodéveloppement (TND) 2018-2022, cinq engagements ont été pris dont celui de renforcer la recherche et la formation. Le LiLLab est l’une des quatre mesures identifiées au sein de cet engagement. Cette mesure a pour vocation de mettre les usagers au centre des solutions innovantes et non l’inverse. Aujourd’hui, on a atteint une maturité qui permet de faire des études très larges et rigoureuses avec des validations qui ne sont pas très loin de celles produites dans le secteur de la santé. Au sein du LiLLab, on mène actuellement deux grandes études avec plusieurs centaines d’enfants inclus. On a désormais la robustesse de la technologie, des modèles, des méthodes et du réseau. C’est une belle avancée.

Parmi les outils et usages innovants issus de vos recherches, quels sont ceux qui seront présentés sur le salon interactif du colloque autisme de Saint-Brieuc ?

Les participants au colloque pourront découvrir E-Goliah, un jeu sur tablette qui a pour objectif de travailler l’imitation et l’attention conjointe des enfants avec TSA. L’intérêt de cet outil, développé par le service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital de la Pitié-Salpétrière et Sorbonne Université, c’est de proposer un mode de jeu interactif grâce à l’utilisation de deux tablettes en réseau, permettant au parent de jouer avec l’enfant.

Pour illustrer le niveau de maturité de nos projets, le LiLLab présentera également Emoface, un jeu qui permet à l’enfant autiste de reproduire des expressions, de reconnaître ses propres émotions et celles des autres. Au colloque de Saint-Brieuc, il sera possible de rencontrer les personnes qui ont développé ces outils et d’échanger avec elles car ces scientifiques sont aussi preneurs des retours des usagers. L’interaction est au cœur de notre travail et je trouve très pertinent que ce colloque propose un salon interactif.

Vous êtes investi dans l’organisation de ce colloque autisme en tant que membre du comité de pilotage. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Personnellement, j’ai trouvé que la démarche des organisateurs très courageuse. Dès la première rencontre, j’ai été marqué par la volonté de l’équipe dirigée par Catherine Baudouin-Quéromès (directrice de la MAS de Paimpol, Adapei-Nouelles Côtes d'Armor) de mettre sur pied un colloque de ce type. Aujourd’hui, il y a très peu de lieux et d’organisations où l’on peut rencontrer à la fois des chercheurs, des développeurs et des usagers, où l’on peut avoir le temps de présenter des outils et d’en discuter. A Saint-Brieuc, ce sera possible. Le public pourra découvrir des études sur l’innovation, l’enseignement et même l’emploi. Des témoignages accompagneront ces présentations. Le participant pourra assister à des conférences de chercheurs à la pointe, mais sans être déconnecté.

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Du recyclage des journaux à l’isolation des maisons

Depuis plus de deux ans, le site esatco du pays de Dinan à Quévert est devenu un centre de collecte du papier journal. Les tonnes de journaux sont ensuite transformées en ouate de cellulose, un isolant écologique de plus en plus utilisé pour l’habitat.

Tout au long de l’année, du papier journal est collecté par près de 1000 associations ou établissements répartis dans toute la Bretagne. Il s’agit d’une ressource pérenne qui permet de financer en partie les activités de ces structures tout en sensibilisant chacun au recyclage. Ce gisement représente plus de la moitié des approvisionnements de l’entreprise Cellaouate, usine de fabrication de ouate de cellulose implantée à Saint-Martin des Champs dans le Finistère.

« La ouate de cellulose est un excellent isolant thermique et phonique, performant pour l’habitat, explique Jean-Pol Caroff, directeur de l’entreprise. Ce matériau ne contient aucune microfibre cassante qui irrite la peau et les voies respiratoires. Il est agréable au toucher, sans danger pour celui qui la fabrique, celui qui la pose, et les habitants de la maison. »

Le dirigeant de Cellaouate se félicite de développer la filière de recyclage mise en place dans les Côtes d’Armor et notamment sur le site esatco à Quévert où 60 tonnes de journaux ont été massifiées en 2021 (100 tonnes en moyenne par an dans les communautés de communes en Bretagne). « Chaque benne de stockage est scannée et pesée. C’est ce poids qui détermine la rétribution à chaque association. »

Le projet d’ouverture d’un deuxième site de collecte sur le territoire de Saint-Brieuc est également à l’étude. Début février 2022, Morgan Donval, directeur de développement production esatco Côtes d’Armor et Muriel Le Goff, directrice adjointe de la filière textile esatco, accompagnés de Soizic Perrault, chargée de mission à Rich’ESS Saint-Brieuc, ont visité l’ESAT des Genêts d’Or à Briec qui assure le tri des journaux invendus du sud-Finistère.

[caption id="attachment_4970" align="alignnone" width="640"] De gauche à droite, Muriel Le Goff, directrice adjointe de la filière textile esatco Côtes d'Armor, Anne Robic chargée de mission à Cellaouate et Soizic Perrault, chargée de mission à Rich’ESS Saint-Brieuc.[/caption]