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L’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor s’engage dans la lutte pour le dépistage précoce. A l’ESAT de Quévert, près de Dinan, une quarantaine de femmes ont participé à une journée de prévention sur le cancer du sein. D’autres actions sont envisagées dans les établissements et services de l’association.
A partir de quel âge peut-on être dépistée ? Qui est concernée ? Peut-on effectuer une mammographie avant 50 ans ? Comment est-on suivie et par qui ? Quels sont les avantages d’un dépistage organisé ? A l’ESAT de Quévert, Anaïs Pedrau, chargée de prévention au comité départemental de la Ligue contre le cancer, est venue répondre aux nombreuses questions que se posent les femmes sur leur santé, les facteurs de risque, les symptômes et le dépistage du cancer du sein. « Nous étions réunies en petits groupes de 9 à 10 personnes », précise l’animatrice de la journée au cours de laquelle d'autres types de cancer (utérus, colorectal) et thématiques (hygiène, intimité,...) ont été abordés. « Au fil des échanges, les participantes se sont libérées en toute confiance et ont pris la parole. A l’aide d’un support visuel, on leur a montré l’auto-surveillance et elles ont ensuite reproduit les gestes. »
L’objectif de ces actions de prévention est de continuer à informer et fidéliser les femmes, en insistant sur l’intérêt de la régularité d’un dépistage tous les deux ans et de convaincre les femmes non participantes.
Dans les Côtes d’Armor, on constate un recul de la participation de 9,7 % entre 2019 et 2020 (9,5% en Bretagne) essentiellement dû à la crise sanitaire. Comme dans bien d’autres domaines, cette crise a affecté l’activité des comités départementaux et celle des cabinets de radiologie qui ont totalement cessé de recevoir les femmes pour des mammographies de dépistage pendant presque deux mois, de mi-mars à mi-mai 2020.
Au total, 27 332 femmes ont été dépistées dans le département en 2020 contre 30 263 en 2019.
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Spécialistes des technologies cognitives, entre autres au Laboratoire des Usages en Technologies d'Information Numériques (LUTIN) à la Cité des Sciences et de l’Industrie, membres du Laboratoire Cognitions Humaine et Artificielle (CHArt), François Jouen et Charles Tijus participeront au colloque autisme de Saint-Brieuc, les 29 et 30 mars, à Saint-Brieuc (Côtes d'Armor). François Jouen interviendra sur « Sommes-nous prêts pour des robots qui prennent soin de nous ?» et Charles Tijus sur « « les technologies cognitives de demain : prendre soin en assistant ». Ils expliquent ce que sont les technologies cognitives.
François Jouen, vous étudiez entre autres le rôle de la variabilité et de la redondance sur la sélection des structures et des fonctions du système nerveux central. Vous avez développé par ailleurs des technologies cognitives, en étant un des premiers concepteurs d’un dispositif de recueil et d’analyse des mouvements oculaires. Vous avez aussi mis au point un dispositif pour l’analyse de la motricité spontanée qui permet de mesurer les risques d’apparition de troubles neuro-développementaux.
Charles Tijus, vous êtes un spécialiste des processus de résolution de problèmes, de compréhension et d’apprentissage. Pour vos travaux, vous avez obtenu en 2014 les Academy Awards d’IBM sur l’évaluation des technologies cognitives.
Une première question pour vous deux : Qu’est-ce qu’une technologie cognitive ?
François Jouen : Lorsqu’on regarde un objet fabriqué par l’homme, - par exemple une voiture ou un clavier d’ordinateur - , si on sait à quoi sert cet objet, - sa fonction -, alors on apprend beaucoup des utilisateurs auxquels cet objet est destiné. Les sièges du véhicule vont correspondre à une taille humaine, le volant aux bras de la personne. S’agissant d’un clavier d’ordinateur, la taille des touches va correspondre à la taille des doigts de la main qui appuieront sur ces touches. Le fabriquant de cet objet a une connaissance des utilisateurs de son objet.
Charles Tijus : Le fabriquant crée pour les utilisateurs mais il arrive souvent qu’il se trompe en créant des objets qui ne sont pas adaptés et c’est le rôle de l’ergonome d’intervenir, de recueillir l’expérience utilisateur et de faire en sorte que les objets soient utiles, acceptés par les utilisateurs, mais aussi qu’ils soient accessibles, qu’on puisse apprendre à les utiliser et finalement qu’ils soient utilisables.
F.J. : En fait, lorsqu’un concepteur se trompe, c’est parce que sa représentation de l’utilisateur est incorrecte : la description interne, mentale, qu’il a de l’utilisateur est incorrecte. Là, nous sommes en train de parler d’objets physiques : une voiture, un clavier d’ordinateur, sur lesquels on agit physiquement pour obtenir un résultat. Les technologies cognitives concernent la cognition : les connaissances, la pensée, le raisonnement, la prise de décision… nos activités cérébrales.
C.T. : Oui, ce sont des technologies qui concernent nos activités mentales, qui sont plus importantes que nos activités physiques car ce sont nos propres activités mentales qui guident nos activités physiques. Les technologies cognitives concernent nos connaissances, nos raisonnements, nos prises de décision. Il s’agit de toutes ces technologies numériques, de plus en plus nombreuses, qui sont basées sur l’intelligence artificielle et sur des bases de données personnelles, publiques et disponibles, dont l’open data.
F.J. : Exactement ! Avec mon smartphone, je peux être réveillé selon mon agenda. Mon smartphone me rappelle de téléphoner à mes parents ; ce que je peux faire sans connaître leur numéro de téléphone et je peux savoir quand précisément je dois partir de chez moi pour arriver à l’heure à mon rendez-vous.
C.T. : Avec ces technologies cognitives et l’internet des objets, on obtient la robotique autonome. Un robot qui peut se conduire tout seul… Avec des « raisonnements » d’intelligence artificielle qui guident les activités physiques, et qui peuvent provenir du purement logique ou être de nature bio-inspirée en imitant le raisonnement humain.
A quoi peuvent servir ces technologies cognitives ?
C.T. : Avec des capteurs d’information environnante visuelle, sonore, vibratoire et avec des effecteurs pour agir, et une cognition artificielle pour raisonner et prendre des décisions, les objets connectés entre eux, en réseau, sont une véritable révolution : les objets deviennent autonomes. De la voiture autonome à la maison intelligente, en passant par le vêtement qu’on porte, le smartphone, et la montre connectée, tous ces objets deviennent des Smart Things : des objets Smart qui peuvent nous assister. Il faut les voir comme des robots : la voiture-robot, la maison-robot, le vêtement-robot… Bientôt, des robots qui pourront interagir et agir de concert.
En quoi ces technologies cognitives pourraient-elles nous assister ?
C.T. : Comme l’a dit François, vous pourriez oublier d’appeler vos parents et, si vous avez le choix entre prendre votre voiture, prendre le train, ou prendre un bus, vous pouvez instantanément savoir dans combien de temps passe le bus, à quelle heure vous arriverez à destination, voire même la quantité de CO2 associée à chacune de ces trois décisions.
Elles peuvent donc servir l'autonomie des personnes ?
F.J. : Tout à fait, il s’agit d’objets connectés autonomes qui peuvent s’informer entre eux et nous informer pour éclairer nos décisions… C’est probablement leur principale fonction. Imaginer une personne qui pourrait se perdre dans le parc de son institution, elle pourrait être accompagnée dans le parc dès qu’elle le désire par son robot personnel qui saurait la conduire et la ramener à temps pour le déjeuner par exemple. Au LUTIN, nous avons développé, avec Geoffrey Tissier, un fauteuil roulant qui se commande par le regard. Ce fauteuil pourra être aussi, en plus, un robot dans lequel on s’assied.
C.T. : Très important, au regard de l’autonomie, surtout au regard des troubles du neuro-développement (TND), le concepteur-fabriquant d’une technologie cognitive pourrait là aussi se tromper et développer une technologie cognitive inadaptée. Et il y a deux types de technologies inadaptées au TND. Le premier type est une technologie qui n’assiste pas parce qu’il y a une méconnaissance du trouble et un manque de personnalisation. L’assistant numérique ou robotique doit avoir une bonne représentation interne de la personne assistée, pour pouvoir comprendre ses besoins, ses comportements. Il y a la notion de « jumeau numérique » : donner à la technologie cognitive une description aussi fidèle que possible de la personne qui doit être assistée et surtout la possibilité d’apprendre en assistant. Le second type de technologie cognitive inadaptée est celle qui fait tout à la place de la personne. Il ne s’agit alors plus d’assistance mais de prise en charge. L’assistant pertinent doit laisser faire la personne lorsque celle-ci sait faire et, lorsqu’elle ne sait pas faire, lui permettre d’apprendre à faire, en ayant pour cela un effort raisonnable.
Vous travaillez aussi sur l'avenir des technologies. Quelles sont les innovations majeures auxquelles s'attendre dans les années qui viennent ?
F.J. : Il faut s’attendre à deux grandes révolutions : du côté des capteurs et du traitement du signal recueilli par les capteurs et du coté des effecteurs, de l’utilisation des informations recueillies. Du côté des capteurs, si vous observer un chat dans un appartement, il sait tout ce qui se passe à partir du traitement des informations sonores. Vous avez le développement d’applications pour traiter le son, « l’oreille augmentée » qui permet de localiser les sons et de les interpréter (une chute, une crise…), d’applications liées au textile connecté pour des T-shirts détecteurs de crise (signes vitaux, épilepsie) … Du côté des effecteurs, il s’agit du quoi faire avec ces informations ? Il y a justement la possibilité d’informer au plus tôt, probablement la personne elle-même si celle-ci peut agir sur elle-même pour atténuer ce qui ne va pas, mais surtout le personnel soignant, les personnes aidantes, la famille…
C.T. : Sans compter l’intervention des autres objets connectés, également informés. Si un robot peluche aide à calmer une crise, il pourrait se manifester auprès de la personne concernée ; ici encore de manière parcimonieuse, éthique, responsable et supervisée…
Consultez le programme du colloque 2022 et inscrivez-vous !
Se déplacer différemment, c’est possible. Organisé dans le cadre de l’opération « A vélo au boulot », le challenge des mobilités vous invite à pédaler en équipe, du 16 au 22 mai, et à comptabiliser tous les kilomètres parcourus pour tenter de remporter ensemble le trophée 2022.
Le challenge « A vélo au boulot » reprend la route du 16 au 22 mai dans les Côtes d’Armor. Objectif : « Montrer que se déplacer différemment est possible ! », rappellent les organisateurs. Le principe est simple : tous les participants (entreprises, établissements publics, associations ou écoles) comptabilisent, au sein de leur propre équipe, les kilomètres parcourus par leurs salariés durant toute une semaine et tentent de gagner ensemble le challenge.
« En pédalant, on s’aère l’esprit et on arrive au boulot bien réveillé, indiquent les membres de la dynamique association organisatrice "Vélo utile", basée à Saint-Brieuc. On lutte contre la sédentarité et on se dégourdit les jambes. Et puis, on franchit rapidement des distances de 5 à 8 km sans s’en rendre compte On va souvent plus vite qu’une automobile en ville et les temps de trajet sont toujours équivalents. »
Renseignements et inscriptions auprès de Delphine Bréant : d.breant@adapei-nouelles.fr ; tél. 02 96 62 66 77.
En savoir plus sur www.a-velo-au-boulot.fr
Le colloque autisme de Saint-Brieuc, ce sont des conférences et des tables rondes sur deux jours, mais aussi un salon exposants interactif, propice à de belles découvertes et à de nombreux échanges. Voici quelques-unes des nouvelles technologies et autres applications innovantes qui vous seront proposées les 29 et 30 mars 2022 dans les Côtes d’Armor.
Emoface
L’application Emoface aide les enfants et jeunes autistes qui ont des difficultés à reconnaître, à exprimer des émotions et à gérer des situations sociales. Conçu par Adela Barbulescu, chercheuse en informatique à l’Université Grenoble Alpes, ce jeu sur tablette demande à la personne de reproduire des expressions sur son visage. L’avatar 3D s’anime en mesurant son taux de réussite à reproduire l’expression. L’aspect ludique et simple d’utilisation éveille l’intérêt des enfants et leur donne envie d’apprendre et de comprendre, et donc de se concentrer sur l’exercice à réaliser. Un jeu essentiel au développement du langage corporel et verbal de la personne.
OTO
C'est un fauteuil adapté aux personnes autistes dont la fonction est à la fois thérapeutique et antistress. Ses parois intérieures se gonflent et viennent contenir le corps de l’utilisateur. Ce fauteuil a été réalisé par la talentueuse ébéniste-conceptrice Alexia Audrain, en collaboration avec l’IME de Blain (Adapei Loire-Atlantique).
Cube VR
Très attendu sur le salon du colloque autisme 2022, le cube VR est un dispositif de réalité virtuelle immersive conçu pour aider les enfants avec autisme à mieux faire face aux divers stimuli visuels et auditifs de leur environnement quotidien. Ce projet, porté par le Centre d’excellence autisme du CHRU de Tours, s’illustre par la garantie d’une restitution réaliste de l’environnement de l’enfant, grâce à des images à 180° tournées dans les lieux précis qu’il fréquente. Placé ensuite dans une cabine d’immersion à cinq faces de 3m x 3m, l’enfant est accompagné et soutenu par des professionnels de santé. Les bénéfices attendus sont nombreux : meilleure capacité de gestion de l’état émotionnel, ainsi qu’un meilleur ajustement comportemental dans la vie quotidienne.
Amikeo
C'est un programme d’applications sur tablette et téléphone conçu par Auticiel pour développer l’autonomie des enfants et adultes présentant des troubles neurodéveloppementaux, tels que l’autisme ou la déficience intellectuelle. Intuitives, ludiques, mobiles et personnalisables, ces applications sont de véritables outils d’assistance et d’apprentissage qui aident leurs utilisateurs à communiquer, se repérer dans le temps, effectuer des tâches en autonomie ou encore à travailler.
Helpicto
Helpicto est une application qui traduit les phrases parlées en suite d’images et vice-versa, des images à la voix. Riche de 40 000 pictogrammes couvrant tous les aspects de la vie quotidienne, cette application s’appuie sur plusieurs briques d’intelligence artificielle et favorisent les échanges entre la personne ayant des troubles du langage et le professionnel. Helpicto permet aussi de télécharger ses propres photos pour que les suites d’images correspondent au plus près de son quotidien.
Tobii
Tobii est un système de communication avec commande oculaire parfaitement étudié pour les personnes dépourvues de la parole, cherchant un appareil pour communiquer, parler, s’exprimer, échanger avec leur entourage et l’extérieur. Le curseur de la souris se contrôle avec les yeux de manière instantanée et avec haute précision.
e-Goliah
Les mini-jeux e-Goliah proposent une charte graphique simple, ludique et colorée, adaptée aux enfants TSA. Ils permettent de stimuler la personne dans le but d’améliorer l’attention conjointe et l’imitation. Ces deux habilités sont les clés des premières interactions sociales et de la communication. Cela favorise l’accompagnement de l’enfant hors de l’environnement clinique, tout en maintenant le lien avec les professionnels de santé.
JeMime
Composé d’algorithmes de reconnaissance d’émotions qui permettent d’évaluer la qualité des émotions produites par des enfants de 6 à 12 ans, JeMime a pour objectif d’aider les enfants TSA à apprendre à produire une émotion à la fois faciale et vocale par imitation et par mime d’un agent virtuel. L’enfant est mis en situation sociale et environnementale proche de sa vie quotidienne.
Lirec
Cette plateforme de rédaction en Facile à lire et à comprendre (FALC) propose des outils permettant la traduction d’un texte compliqué en accompagnant son utilisateur pendant le processus de simplification. Réalisée par le Laboratoire des Usages en Technologies d’Information Numériques (Lutin) en partenariat avec l’EPNAK, la plateforme Lirec aide à rendre accessible des documents en facilitant la mise en page et l’ajout d'images.
CoWork’HIT
C’est un centre d’innovation, d’expertises et de moyens. Sa mission principale : accompagner les entreprises, établissements de santé et médico-sociaux, associations et autres acteurs de l’innovation et du handicap. Il propose un accompagnement à l’innovation autour de différents domaines stratégiques comme celui des assistances technologiques (ex : domotique, assistants numériques), de l’accessibilité, du handisport et de la fabrication numérique (ex : création d’aides techniques)…
Consultez le programme complet et inscrivez-vous au colloque autisme 2022.
Justine, Élodie, Quentin, Pascal et Yves ont élu domicile dans la toute nouvelle résidence du quartier de Cesson à Saint-Brieuc. Ils témoignent.
Accoudé à la rambarde du balcon, Yvon Le Bihan apprécie la vue plongeante que lui offre son appartement sur la toute nouvelle résidence du quartier. « Regardez, c’est un beau bâtiment, lance l’ancien travailleur de l’ESAT de Saint-Brieuc, à la retraite depuis huit ans. Depuis 2020, j’ai suivi les travaux de démolition de l’ancien foyer L’Albatros puis la construction des nouveaux logements. Ils ont attendu et aujourd’hui, ils sont enfin chez eux. »
Une nouvelle vie commence pour les 19 locataires de la résidence baptisée « Cesson Toit » en référence au nom du quartier. Installé dans son logement depuis novembre 2021, Élodie Hervé savoure ce nouveau cadre de vie. « On est bien ici. C’est calme et tranquille. Je me sens tellement bien que je ne suis pas rentrée dans ma famille depuis un mois… Je prends le temps de découvrir le quartier. On est proche des commerces, on peut aller faire ses courses au Super U à deux pas de la résidence. »
Dans l’appartement voisin, Yves Hernot partage la même satisfaction, celle de vivre dans un logement indépendant, en toute autonomie. « Je suis libre de faire ce que je veux, confie ce passionné d’arts plastiques. Avant, j’étais en co-location au foyer Courteline. Aujourd’hui, je peux aménager mon studio comme je l’entends. D’ailleurs, j’ai envie de changer la position de mon canapé pour installer une table avec les sculptures, les poteries et les peintures réalisées au SATRA. Un jour, toutes mes créations seront exposées au bar Le République qui se situe non loin d’ici. »
La porte s’ouvre sur un nouveau logement. Cette fois, c’est Quentin Gorvel qui fait visiter son studio. « Ici, c’est le coin télé, là la cuisine, la salle de bains et la chambre ! présente le jeune jardinier de 24 ans qui travaille aux Ateliers de la Baie au sein de l’association APAJH. « Avant, je vivais chez mes parents. Désormais, je suis chez moi et je peux recevoir mes copains comme Jérémy qui habite dans un appartement de la Tour Saint-Malo juste à côté de la résidence. On se retrouve tous dans le même quartier. On peut donc se voir facilement. C’est cool ! »
Né à Saint-Brieuc et heureux de revenir aux sources, Pascal Gibaud a beaucoup changé d’adresse avant de poser ses valises à la résidence Cesson Toit. De la rue de Gouédic au boulevard de la Manche et la rue de Lisbonne, en passant par l’internat de l’Impro à Saint-Quihouët, le bourg de Plaintel proche de l’ESAT, la commune de Saint-Carreuc dans une famille d’accueil et le foyer Courteline, le Briochin de 48 ans en est à son huitième logement. « On pourrait m’appeler le voyageur », rigole Pascal qui considère son nouvel appartement comme « le plus chouette, le plus beau ! » Le plus adapté à ses besoins aussi ? « Quand on a un problème, on peut se rendre au bureau des éducateurs. Ils sont toujours là pour nous aider. »
Ce samedi matin, Justine Lambolé est en plein ménage. « Je viens juste de recevoir une table en verre et je suis en train de ranger toutes mes affaires, s’excuse la jeune femme qui travaille à mi-temps à la blanchisserie esatco de Saint-Brieuc. J’aménage mon petit logement à mon goût. J’ai envie de relooker l’espace pour avoir plus de place. Franchement, ce logement, il me plaît et je m’y sens bien. On est tous heureux ici. » Aujourd’hui, ils sont enfin chez eux !
A lire aussi : A Saint-Brieuc, vingt logements au cœur d’un village
Une nouvelle résidence a ouvert ses portes à Saint-Brieuc. Un équipement flambant neuf, ouvert sur le quartier et la ville.
Des bâtiments blancs à ossature bois, des appartements individuels répartis en îlots dans un environnement aéré… A l’angle de l’avenue du Havre et de la rue de la Croix-Rouge, la résidence attire le regard. Sorti de terre l’été dernier sur le terrain de l’ancien foyer d’hébergement L’Albatros, cet équipement géré par l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor compte depuis l’automne 19 locataires et un accueil temporaire qui ne tarissent d’éloges sur leur nouveau lieu de vie (lire par ailleurs). Un lieu de vie résolument ouvert sur le quartier et sur la ville. « Ces logements traversants orientés est-ouest ont été conçus de telle sorte qu’ils dialoguent avec la rue et le cœur des îlots formant un village, explique Fanny Robert du cabinet d’architectes Dunet & associés à Saint-Brieuc. Ils sont ainsi parfaitement intégrés à l’environnement et ouverts sur le quartier, sur la ville. »
La résidence Cesson Toit accueille des adultes qui exercent une activité professionnelle dans la journée, en milieu ordinaire ou en ESAT. Elle s’inscrit dans une logique d’inclusion, comme l’affirme le directeur général de l’association gestionnaire, Frédéric Gloro : « La résidence n’est en aucun cas recluse sur elle-même. Elle a pour vocation de s’ouvrir aux autres, de tisser des liens avec son environnement. Les voisins qui côtoient chaque jour la résidence ont la possibilité de la traverser et, dans une certaine mesure, de profiter de certaines de ses installations comme le tiers lieu, véritable espace de citoyenneté et de partage. »
Cet espace se veut convivial et fédérateur avec des salles aux dimensions adaptées pour une diversité d’usages et d’activités (réunions, cafétaria, cuisine, jeux) à destination des associations, clubs, comités de quartier, familles, étudiants et scolaires. « Au-delà d’un droit de vivre comme tout citoyen, cette dynamique inclusive permet d’exister à travers l’implication des personnes dans un vrai projet de quartier dont elles seront à l’initiative et non simples bénéficiaires, complète Frédéric Gloro rappelant que l’intégration des personnes est facilitée par un environnement disposant de nombreux services de proximité (supermarché, banque, pharmacie, poste, médecins, commerces,...) proches du bourg de Cesson et des services de transport (bus et arrêt à proximité directe) contribuant à gagner en autonomie. »
A lire aussi : Résidence Cesson Toit : "Aujourd'hui, ils sont enfin chez eux !"
Spécialiste des technologies mobiles dans la recherche et la prise en charge des troubles mentaux, Joel Swendsen participera au colloque autisme de Saint-Brieuc, les 29 et 30 mars, à Saint-Brieuc. L’un des chercheurs les plus cités au monde en 2021 met en garde les utilisateurs face à la prolifération incontrôlée d’applications de santé mentale sans preuve d’efficacité. Explications.
Dans la liste des chercheurs les plus cités au monde en 2021, on retrouve le nom de Joel Swendsen. Comment ce classement est-il établi ?
Le but d’un scientifique, c’est de partager et de diffuser ses connaissances qui ne sont pas faites pour rester dans un tiroir. Nos travaux doivent être publiés et critiqués par nos pairs pour faire avancer les choses. Les articles publiés dans des revues nationales ou internationales sont ainsi jugés et appréciés au sein de la communauté scientifique. Ils peuvent être cités à leur tour par d’autres chercheurs dans de nouvelles publications. Et ce sont précisément ces citations qui sont prises en compte pour établir la liste des scientifiques les plus cités au monde.
Quelle a été votre réaction lors de la publication des résultats ?
Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai fait des sauts en arrière et j'ai fêté ça pendant 24 heures avant de revenir au travail (rires). Plus sérieusement, j’ai été agréablement surpris car je ne m’y attendais pas. Je ne pensais vraiment pas que mon nom figurerait dans le top des scientifiques les plus cités au monde. C’est cool et très valorisant pour moi en tant que chercheur. Mes sauts en arrière sont désormais terminés et j’ai pu retourner au travail malgré quelques douleurs musculaires...
Au colloque autisme de Saint-Brieuc, vous interviendrez sur les bénéfices et les risques des troubles mentaux à travers l’utilisation et le développement des technologies mobiles, un domaine dans lequel vous êtes devenu un pionnier…
Depuis plusieurs années, je m’intéresse à la question de la comorbidité et à une grande diversité de troubles comme les troubles du neurodéveloppement et l’autisme mais aussi ceux liés à la schizophrénie et aux addictions. Mes recherches portent sur la compréhension des facteurs de risque et les causes des troubles mentaux à travers l’utilisation des technologies mobiles. De nombreuses applications, programmes et logiciels développés avec les nouvelles technologies sont aujourd’hui disponibles à la personne à partir d’un ordinateur fixe ou d’un appareil mobile comme le smartphone et la tablette. Je m’intéresse à toutes ces technologies mobiles qui permettent aux chercheurs d’accéder à la vie quotidienne des personnes affectées par des difficultés psychologiques ou des troubles mentaux.
Ces technologies mobiles sont-elles récentes ?
Certains appareils datent d’il y a une quinzaine d’années. Globalement, on constate une explosion du nombre d’applications mobiles. Dans le domaine de la santé en général, on en compte plus de 300 000 dont 10 000 dédiées aux différents troubles mentaux. Ces 10 000 applications sont disponibles sur Apple store et Google Play notamment. Moins d’un tiers d’entre elles ont été développées par des experts de la santé mentale, des psychologues ou encore des psychiatres. Ce sont des personnes bienveillantes mais elles n’ont pas une expertise particulière dans le domaine de la santé mentale.
Cela pose question, en effet…
Sachant que 4% des applications sont fondées sur les preuves d’efficacité, cela veut dire que 96% de ces apps sont mises sur le marché, à la disposition de la communauté, sans savoir si elles apportent une aide à la personne. Les personnes atteintes de troubles mentaux peuvent penser qu’elles téléchargent des outils thérapeutiques sûrs et valides alors que ce n’est pas le cas.
Les technologies mobiles ont révolutionné la recherche dans le domaine de la santé mentale mais concernant la prise en charge, c’est la cacophonie, c’est le Far West ! Imaginons que vous ayez un problème quel qu’il soit et pour lequel vous avez besoin d’aide, comment faites-vous pour vous y retrouver parmi toutes ces applications ? Comment un utilisateur va trouver la bonne application ? Il se sent perdu… Pour lui, la solution est aujourd’hui de trouver l’application grâce au label de dispositif médical mais c’est très complexe...
Alors que faire ?
Le génie est sorti de la bouteille et aujourd’hui, on ne peut plus le remettre à l’intérieur de la bouteille. En revanche, il est possible de reprendre le contrôle et d’aider les gens à trouver la bonne application. Il faut pour cela informer les cliniciens des applications disponibles fondées sur les preuves et développées par les experts du domaine. Il existe aussi des sites web crédibles émanant de différentes associations dont certaines ont répertorié et classé les applications selon leur efficacité et leur utilité. Cependant, il y a d’autres risques pour lesquels nous n’avons pas de réponse.
De quels risques parlez-vous ?
Le simple fait de télécharger une application pour un problème de santé mentale pouvait donner l’impression à la personne qu’elle est prise en charge et qu’elle n’a pas besoin de consulter un spécialiste. De plus, la crise sanitaire n’a pas arrangé les choses. En deux ans, notre société a profondément évolué vers le distanciel et les nouvelles technologies. Jamais dans l’histoire de l’humanité, nous avons été si dépendants d’internet et de la communication à distance. Malgré les bénéfices des applications, les dépendances s’accentuent.
Etes-vous optimiste pour l’avenir ?
Oui je le suis. Il faut juste prendre le taureau par les cornes et relever les défis actuels qui ne sont pas insurmontables. On peut trouver des solutions. Il faut clairement discuter des problèmes et des promesses. L’autre jour, j’ai téléchargé des applications pour aider les gens qui font des tentatives de suicide. Si on lit les conditions d’utilisation, ce qu’on fait rarement en réalité, elles disent très clairement que l’application ne fournit pas les informations sur lesquelles vous « devez compter ». Elle se dédouane de toute responsabilité légale.
En revanche, on peut compter sur la communauté des associations, celle des patients, de leurs familles et de leur entourage. Ces associations ont fait des progrès considérables dans le domaine de l’autisme et de la santé mentale. Elles ont construit une plateforme d’informations bienveillante et sérieuse pour venir en aide aux personnes dans ce domaine. On peut fier de leur travail. Lors du colloque autisme de Saint-Brieuc, je citerai quelques associations qui ont trié et classé des applications qui, demain, feront partie de l’accompagnement et de la prise en charge des personnes atteintes de troubles du spectre de l’autisme.
(1) Joel Swendsen a reçu le prix Marcel Dassault « Chercheur de l’année » 2014 de la Fondation Fondamental et le Grand Prix Halphen de l’Académie des sciences en 2019.
« Rien pour nous sans nous ». Le slogan légué par "Nous aussi", l’association pionnière d’auto-représentants pour les personnes en situation de handicap, est plus que jamais d’actualité à l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor. Trois présidents de Conseil à la Vie Sociale (CVS), issus du Trégor, font leur entrée au conseil d’administration de l’association : Maëll Coquil (IME Tréguier), Philippe Josse (esatco Tréguier) et Stéphane Le Batard (foyer d’hébergement de Minihy-Tréguier).
« Nous sommes contents et fiers d’avoir été désignés, ont déclaré les nouveaux élus à l’issue du vote. Cela va être une belle expérience. A nous d’en profiter et de prendre confiance pour dire les choses. On n’a pas peur de parler et d'exprimer nos idées, on est là avant tout pour défendre les droits des personnes de l'association. »
Les présidents de CVS et leurs suppléants au conseil d’administration
Dispositif enfance. Titulaire : Maëll Coquil (IME Tréguier) ; suppléante : Manon Bouchez (IME Saint-Brieuc).
Pôle adulte production. Titulaire : Philippe Josse (esatco Tréguier) ; suppléante : Dorine Rivoalen (esatco Paimpol).
Pôle adulte habitat. Titulaire : Stéphane Le Batard (foyer d’hébergement de Minihy-Tréguier) ; suppléante : Mélanie Guézou (foyer d'hébergement de Saint-Brieuc).
Trombinoscope des 25 présidents de Conseil à la Vie Sociale de l'Adapei-Nouelles Côtes d'Armor
À l’approche des élections présidentielles et législatives 2022, le réseau Unapei se mobilise et interpelle les candidats à travers un plaidoyer constitué de plusieurs revendications.
De nombreux professionnels médico-sociaux et sociaux ressortent épuisés de ces longs mois de crise. Trop de personnes en situation de handicap sont encore en danger, privées de soins et d’activités essentielles à leur vie. Leurs droits fondamentaux, d’ores et déjà peu respectés en France, sont aujourd’hui totalement bafoués. Trop de familles, abandonnées par la société, sacrifient encore leurs vies personnelles et professionnelles pour s’occuper de leur proche handicapé. Acteur de l’accompagnement, l’Unapei est le témoin des atteintes insupportables que subissent les personnes en situation de handicap et leurs aidants familiaux, depuis plusieurs années, en violation de leurs droits. Ils restent, en 2022, toujours exclus de la société dans laquelle ils vivent. Est-ce normal ?
Vivre dans une société qui cesse d’exclure les personnes en situation de handicap, c’est possible. Mais comment faire ?
Les personnes en situation de handicap et leurs proches ont, plus que jamais, besoin d’un accompagnement digne, de qualité, adapté aux besoins et aux attentes de chacun, dans une société pensée pour eux et avec eux !
Pour cela, l’Unapei énonce dans ses propositions plusieurs préalables :
- un accompagnement personnalisé et de qualité nécessite d’avoir des professionnels médico-sociaux qualifiés et formés, en nombre suffisant ;
- un accès à une gamme suffisante d’offres de services d’accompagnement est la condition d’une vie digne et incluse dans la société ;
- une société dite inclusive est une société qui s’adapte aux situations de handicap, pas l’inverse !
Nos concitoyens en situation en handicap doivent, sans conditions restrictives et avec les accompagnements de qualité nécessaires, avoir accès aux mêmes droits que tous les autres citoyens : liberté de choisir sa vie, de décider de son lieu de vie, de ses loisirs, de s’épanouir, d’avoir accès à la santé mais aussi avoir la possibilité de s’informer, de se former, de travailler, de subsister à ses besoins…
Il convient ainsi de :
- Soutenir par des moyens supplémentaires la création de nouvelles solutions d’accompagnement. Faute d’offre de places et de services en nombre suffisants en France, trop de personnes sont « sans solutions » : parfois l’accompagnement qui leur est proposé l’est par défaut et donc n’est pas - ou plus - adapté, voire cet accompagnement est maltraitant : amendement Creton ; listes d’attente ; réponses partielles… ;
- Soutenir l’autonomie des personnes quel que soit leur lieu de vie et quel que soit leur activité ;
- Lever les freins administratifs qui entravent les choix de vie des personnes : revoir le système des orientations MDPH, simplifier l’offre d’accompagnement et garantir l’équité territoriale de l’offre ;
- Lever les freins administratifs et règlementaires qui entravent l’effectivité des droits des personnes en établissements : par exemple, liberté d’aller et venir en révisant la réglementation des règlements départemental d’aide sociale (RDAS).
L’Unapei exige des engagements pour une véritable politique du handicap
A un mois de l’élection présidentielle, le handicap reste encore un enjeu peu discuté, pensé et réfléchi par les 12 candidats. Si quelques promesses sont émises, les candidats se doivent de proposer une véritable politique publique du handicap construite sur des données fiables et partagées à laquelle doit s’adosser des financements pérennes et actualisés en fonction de besoins identifiés et chiffrés.
Une politique publique du handicap efficace et adaptée aux personnes concernées suppose de :
- Dédier des moyens financiers pérennes pour l’accompagnement des personnes en situation de handicap par une loi de programmation budgétaire pluriannuelle en prenant en compte les besoins particuliers des personnes dont le handicap nécessite des accompagnements complexes ;
- Renforcer les missions de la CNSA pour assurer une réelle évaluation des besoins des personnes ainsi que l’évaluation des besoins de financements y afférant ;
- Construire une protection sociale adaptée aux besoins des personnes en situation de handicap et de leurs familles, dans le cadre de la 5ème branche de la sécurité sociale ;
- Construire une véritable filière de formation des métiers du « prendre soin », tenant compte des recommandations scientifiques et des évolutions sociétales ;
- Investir dans la recherche, développer la recherche participative et la rendre accessible aux personnes concernées ;
- Faire de la protection juridique des majeurs une véritable politique publique, ce qui induit une réelle coordination interministérielle entre le ministère des affaires sociales et le ministère de la Justice.
Consultez le document complet des revendications de l’Union nationale en cliquant ici : Plaidoyer Unapei Mars 2022
Unapei. Mouvement citoyen de 900 000 personnes accompagnées, familles, amis, professionnels et bénévoles, l’Unapei œuvre, depuis 60 ans, pour que les personnes en situation de handicap intellectuel et cognitif (personnes avec déficience intellectuelle, avec troubles du spectre autistique, troubles du comportement ou troubles psychiques, ou en situation de polyhandicap) accèdent aux mêmes droits que tous. L’Unapei est aujourd’hui un réseau de 350 associations membres dont fait partie l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor.