Vincent Rouxel figure parmi les meilleurs traileurs bretons. En juin dernier, il a couru 140 kilomètres, le long du littoral costarmoricain via le GR 34, de l’institut médico-éducatif de Tréguier à la maison d’accueil de Paimpol le premier jour, puis de la cité des Islandais au foyer Ty Coat à Saint-Brieuc le lendemain. Les personnes en situation de handicap et les salariés des établissements de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor sont venus l’encourager sur le bord de la route. Certains ont même couru avec lui.

« Le but de ces deux jours était l’inclusion du handicap dans la société, explique Vincent Rouxel (32 ans), aide-soignant au foyer Ty Coat. J’ai voulu montrer que des personnes en situation de handicap pouvaient organiser un projet caritatif avec l’aide de leurs éducateurs. »

Cette initiative a permis de récolter de l’argent, avec des urnes placées aux points de ravitaillement pendant la course ainsi que d’une cagnotte en ligne. La Société protectrice des animaux (SPA), association choisie en amont de la course, a reçu un don de 601 €. Le refuge de Saint-Brieuc est visité chaque semaine par les résidents du foyer Ty Coat qui promènent les animaux.

Valoriser les compétences des personnes en situation de handicap, c’est l'objectif du Competence day, une journée organisée en novembre 2019 par le réseau Différent et compétent dans le cadre de la Semaine européenne de la compétence professionnelle.

« Personne ne sait rien faire et toute compétence peut être reconnue, si modeste soit-elle ».  Les responsables du réseau Différent et Compétent appellent chacun à changer son regard, « voir ce qui est réussi, les potentiels et pas seulement le handicap. »

La cérémonie régionale de remise des attestations de compétences, organisée courant novembre 2019 à Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine), est une véritable reconnaissance du savoir-faire des personnes travaillant en ESAT, « une opportunité de se relier entre acteurs d’horizons différents, tous au service de la professionnalisation et de la reconnaissance des compétences. »

Au total, 314 personnes dont une trentaine de l’Adapei-Nouelles Côtes d’Armor ont été mises à l’honneur. Pour l’encadrement, c’est un nouveau regard porté sur la personne et par conséquence, une évolution de sa posture professionnelle vers plus d’apprentissages, plus de reconnaissance.

Dans le cadre d’un projet d’expérimentation d’évaluation d’impact social, l’Union régionale de Bretagne a été sélectionnée par l’Unapei en avril dernier, tout comme l’Auvergne-Rhône-Alpes et les Pays de la Loire.

L’expérimentation qui s’étale sur deux ans (2019/2020) bénéficie du soutien financier du Fonds Social Européen ainsi que de l’accompagnement de l’Unapei et d’un prestataire externe, l’agence PHARE.

Les administrateurs du mouvement régional se sont solidairement portés volontaires pour mener cette démarche innovante compte tenu des plus-values qu’une telle action pouvait apporter, tant pour le Mouvement régional que national. Les quatre Adapei bretonnes ont admis de s’impliquer fortement dans ces travaux et d’y associer étroitement leurs équipes.

Il a notamment été perçu que les résultats de ce travail collégial pourraient être l’opportunité de nourrir les communications et débats futurs, par l’identification et la reconnaissance de la valeur ajoutée de nos activités.

En effet, ni un audit ni un bilan, l’évaluation d’impact social est un processus collectif visant à comprendre, mesurer et valoriser les effets générés par une organisation, une action, un projet, un écosystème d’acteurs, sur ses parties prenantes à court, moyen ou long terme.

Le calendrier de cette action d’évaluation se découpe en quatre phases bien distinctes :

• renforcement des compétences et de construction d’un diagnostic de l’utilité sociale (mars à juillet 2019) ;
• co-construction des référentiels d’évaluation et des outils de collecte puis recueil des données (septembre 2019 à juin 2020) ;
• capitalisation de la démarche, d’élaboration d’un point de vue partagé et de définition d’une stratégie sur les suites de l’expérimentation (juillet à octobre 2020) ;
• essaimage avec la construction d’une offre d’accompagnement (novembre à décembre 2020).

La première phase est aujourd’hui achevée et les instances du projet (comité de pilotage et groupe de travail) travaillent actuellement à la réalisation de la deuxième phase. Pour cela, deux publics cibles ont été choisis dans le cadre de cette étude. A savoir, les personnes accompagnées par le mouvement ainsi que les professionnels internes des associations.