Votre nouvel intranet sera en ligne ce jeudi !
A très bientôt.
>Accéder aux documents
Pôle de coordinationet d’accompagnement > Découvrir
Chercheur en robotique et coordinateur du LiLLab au sein de l’Institut des systèmes intelligents et de robotique (ISIR) à Paris Sorbonne Université, Mohamed Chetouani interviendra lors de la première journée du colloque autisme de Saint-Brieuc (29-30 mars 2022) dédié à l’innovation et aux nouvelles technologies en faveur des personnes TSA ou TND. Entretien.
Pr Mohamed Chetouani, on vous présente comme un expert de l’interaction humain-machine et de la robotique sociale. De quoi s’agit-il précisément ?
Dans la robotique, on s’intéresse le plus souvent à l’interaction physique, c’est-à-dire des robots qui portent des objets. Dans notre domaine de compétences, on parle de robots en interaction avec des personnes sur un volet très proche de la communication humaine, verbale avec la voix et non verbale avec les gestes, la prosodie, l’expression faciale, les postures, les mouvements… Ce sont ce qu’on appelle des signaux sociaux qui vont permettre l’interaction sociale. On travaille beaucoup avec des personnes neurotypiques non porteuses de handicap mais il est aussi très intéressant de proposer des robots et des systèmes interactifs à un partenaire humain ayant des troubles de la communication sociale et en particulier du neurodéveloppement.
Vous êtes coordinateur du LiLLab (Living & Learning Lab Neurodéveloppement), un projet dédié à l’évaluation des nouvelles technologies, ainsi que des méthodes éducatives et pédagogiques innovantes utilisées auprès des personnes avec TND. Quelles sont vos missions ?
Dans le cadre de la stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neurodéveloppement (TND) 2018-2022, cinq engagements ont été pris dont celui de renforcer la recherche et la formation. Le LiLLab est l’une des quatre mesures identifiées au sein de cet engagement. Cette mesure a pour vocation de mettre les usagers au centre des solutions innovantes et non l’inverse. Aujourd’hui, on a atteint une maturité qui permet de faire des études très larges et rigoureuses avec des validations qui ne sont pas très loin de celles produites dans le secteur de la santé. Au sein du LiLLab, on mène actuellement deux grandes études avec plusieurs centaines d’enfants inclus. On a désormais la robustesse de la technologie, des modèles, des méthodes et du réseau. C’est une belle avancée.
Parmi les outils et usages innovants issus de vos recherches, quels sont ceux qui seront présentés sur le salon interactif du colloque autisme de Saint-Brieuc ?
Les participants au colloque pourront découvrir E-Goliah, un jeu sur tablette qui a pour objectif de travailler l’imitation et l’attention conjointe des enfants avec TSA. L’intérêt de cet outil, développé par le service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital de la Pitié-Salpétrière et Sorbonne Université, c’est de proposer un mode de jeu interactif grâce à l’utilisation de deux tablettes en réseau, permettant au parent de jouer avec l’enfant.
Pour illustrer le niveau de maturité de nos projets, le LiLLab présentera également Emoface, un jeu qui permet à l’enfant autiste de reproduire des expressions, de reconnaître ses propres émotions et celles des autres. Au colloque de Saint-Brieuc, il sera possible de rencontrer les personnes qui ont développé ces outils et d’échanger avec elles car ces scientifiques sont aussi preneurs des retours des usagers. L’interaction est au cœur de notre travail et je trouve très pertinent que ce colloque propose un salon interactif.
Vous êtes investi dans l’organisation de ce colloque autisme en tant que membre du comité de pilotage. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Personnellement, j’ai trouvé que la démarche des organisateurs très courageuse. Dès la première rencontre, j’ai été marqué par la volonté de l’équipe dirigée par Catherine Baudouin-Quéromès (directrice de la MAS de Paimpol, Adapei-Nouelles Côtes d'Armor) de mettre sur pied un colloque de ce type. Aujourd’hui, il y a très peu de lieux et d’organisations où l’on peut rencontrer à la fois des chercheurs, des développeurs et des usagers, où l’on peut avoir le temps de présenter des outils et d’en discuter. A Saint-Brieuc, ce sera possible. Le public pourra découvrir des études sur l’innovation, l’enseignement et même l’emploi. Des témoignages accompagneront ces présentations. Le participant pourra assister à des conférences de chercheurs à la pointe, mais sans être déconnecté.
Consultez le programme du colloque 2022 et inscrivez-vous !